Les Décodages de terrain permettent d’expliquer et d’illustrer concrètement des notions liées à l’aménagement du territoire, au développement territorial et à l’urbanisme. Chaque visite de terrain est comme un dictionnaire ouvert sur le réel. IEW cible les membres des CCATM à travers ces formations, mais toutes sortes de personnes y prennent part, ce qui enrichit les contacts et le contenu.
Les Décodages de terrain expliquent des notions complexes d’aménagement du territoire en utilisant le terrain comme un livre d’image en 3-D. L’objectif est de donner accès à des lieux et à des savoirs pour renforcer les compétences et l’autonomie des citoyen.nes dans leur capacité à intervenir dans le débat public. Année après année, il y a de plus en plus de participant.es qui apprécient ce genre d’exploration du réel.
Un Décodage de terrain dure environ six heures en journée, en semaine, pour observer au plus près la vie ordinaire d’un lieu. La question de départ de tout Décodage de terrain est : « Qu’est-ce qui fait vivre un quartier ? »
Exercice grandeur nature
C’est IEW qui guide le parcours et qui orchestre la succession des étapes ; l’objectif d’arriver en fin de parcours en ayant « vu » les notions et en les ayant bien discutées avec le groupe au complet, est un objectif essentiel de l’activité.
Les Huit balises du Stop Béton sont au cœur du dispositif pédagogique, afin de faire émerger des solutions concrètes pour freiner l’artificialisation des sols et contrer l’éparpillement de l’urbanisation.
Pour varier les plaisirs, en cours de trajet, un petit exercice grandeur nature est prévu lors de chaque Décodage de terrain. Cet exercice, en apparence purement fun, entend travailler en profondeur sur les notions théoriques du jour. Il est différent pour chaque lieu, tant dans sa forme que dans son débriefing.
Par exemple, à Leuze-en-Hainaut, « Exercice d’expression orale et de créativité, sur la reconstitution d’espaces verts et l’intégration de la nature dans le territoire communal ». Cet exercice a pour objectif de favoriser la prise en compte par les participant.es des nombreuses contraintes qui encadrent toute décision communale.
Énoncé de l’exercice :
« l’échevin.e de l’aménagement du territoire (= un.e participant.e) a mandaté trois bureaux de consultance (= des participants) pour lui proposer une formule d’intégration de la nature dans le territoire communal.
Chaque bureau de consultance reçoit d’IEW un intitulé ainsi que des documents graphiques, photos ou cartes avec lesquels il va devoir préparer un pitch convainquant.
Les autres bureaux et l’échevin.e ne savent pas ce que chaque groupe a reçu comme brief.
- Bureau de consultance 1 : « Et si chaque place de parking devenait perméable à l’eau de pluie ? »
- Bureau de consultance 2 : « Verdissons les zonings / parcs d’activités économiques ! »
- Bureau de consultance 3 : « Plantons le périmètre communal avec des arbres et des haies ! »
Le jeu de rôle demande à chaque bureau de consultance de s’approprier en quelques minutes la question générale de l’intégration de la nature dans le territoire communal et de créer du contenu sur la manière de parvenir matériellement à l’idée 1, 2 ou 3.
Chaque bureau de consultance doit ensuite présenter son projet d’intégration à l’ensemble du groupe pendant une ou deux minutes. C’est le « pitch ».
L’échevin.e de l’aménagement du territoire est invité.e à réagir à chaud et à choisir une proposition. A cette fin, ses affects ou ses critères de base peuvent varier, cependant les arguments décisifs tournent toujours autour de comment les propositions pourraient facilement ou difficilement être mises en œuvre :
- disponibilité des moyens financiers et humains,
- coopération avec les communes voisines,
- prise en charge par l’intercommunale de développement économique,
- tests et projets-pilotes.
La fiction a rencontré la réalité en 2020, quand c’est le véritable Échevin de l’Aménagement du territoire de Leuze-en-Hainaut, Nicolas Dumont, qui a joué son propre rôle !
Politique locale
Nous restons toujours sur l’espace public et la pause de midi se fait dans un établissement local, pour que le commerce profite de notre passage. IEW participe de ce fait à la promotion du patrimoine ordinaire et du tourisme diffus.
Étant ouvert au large public, un Décodage de terrain est un lieu de rencontres et d’échanges intenses centrés sur l’aménagement du territoire et l’environnement. Les Décodages de terrain alimentent la réflexion d’IEW et des citoyen.nes sur le bon aménagement des lieux, le développement durable, le respect de l’environnement et les biens communs. Ils favorisent le partage d’idées, en commençant par offrir un espace d’expression, d’écoute et de respect mutuel.
Pour les personnes familières du lieu, c’est l’occasion de redécouvrir leur commune sous un œil nouveau, détendu, à travers le regard des autres participant.es.
Un Décodage de terrain peut donc avoir des effets, à court moyen ou long terme, sur le plan politique, local et régional.
Comment s’opère le choix des lieux à visiter ?
Chaque année, IEW choisit de nouveaux lieux à explorer. Nos critères sont très simples, mais il n’est pas si facile d’y satisfaire.
- l’accessibilité train : il y a toujours une vraie gare SNCB en service et une fréquence d’un train par heure minimum.
- le confort des participant.es : pour que le groupe puisse rester six heures en état de marche, l’armature HoReCa locale doit être suffisante pour permettre une ou plusieurs haltes. (Non, le distributeur automatique de boissons sur le quai de la gare citée en 1. ne suffit pas ;-)
- la variété géographique et thématique.
Sachez que le programme de l’année suivante se dessine dès maintenant, et que nous accueillons volontiers les suggestions de lieux inédits, urbains, ruraux ou « rurbains », correspondant aux critères ci-dessus.
Formations faites exprès pour les CCATM !
IEW est reconnu par l’administration et les autorités régionales comme organisme dispensateur de formations pour les membres des Commissions Communales d’Aménagement du Territoire et de Mobilité (CCATM). Cette reconnaissance correspond à l’article R.I.12-6, § 1er du CoDT, qui prévoit ceci :
[en matière de subventionnement de fonctionnement des CCATM,]
« le Ministre octroie une subvention annuelle à la commune :
1° dont la Commission communale justifie, au cours de l’année précédant celle de la demande de subvention, de l’exercice régulier de ses compétences, et de la tenue du nombre minimum de réunions annuelles (…)
2° qui justifie la participation du président, des membres ou de la personne qui assure le secrétariat au sens de l’article R.I.10-5, §1er concerné à des formations en lien avec leur mandat respectif. »
Pour que toutes ces conditions soient remplies, il faut que, soit le président, soit un membre (effectif ou suppléant), soit le secrétaire de la CCATM, ait participé à une formation en aménagement du territoire dans l’année prise en considération.
Nos formations ne sont pas des cours où un contenu théorique est livré brut de décoffrage. C’est déjà suffisamment compliqué de se retrouver comme « simple citoyen.ne » dans un conseil d’avis où les acronymes, les délais, les durées et les noms d’instances jaillissent de tout côté, comme la balle lors d’un match de padel ou de squash. Il faut pouvoir commencer à s’amuser un peu, tout en respectant les règles du jeu collectif. Dans tout cela, à quel moment introduire des considérations sur le contexte ou sur le fond du projet ?
C’est en suivant cette logique que les formations dispensées par IEW sont faites exprès pour les membres des CCATM. Les Décodages de terrain les aident à manier le dictionnaire si particulier de l’aménagement du territoire. Ils les aident aussi à se constituer une grille de lecture critique, riche et engagée. La cerise sur le gâteau, c’est que vous n’êtes pas tout.e seul.e aux Décodages de terrain. La participation d’autres personnes passionnées par la matière, de toutes provenances géographiques et sociales dans la région (voire même de Bruxelles, donc sous un autre régime d’autorisations d’urbanisme), élargit la réflexion et pousse à ce que chacun.e apprenne de l’autre autant que d’IEW.
Comme il s’agit de visites de terrain, la découverte se fait progressivement, à travers les sens, à travers le déplacement, et à travers les discussions entre participants. Nos Décodages sont plus que des visites guidées : l’écoute active se double d’un échange sur les bonnes pratiques et chacun peut intervenir pour apporter son éclairage sur une notion complexe. Par exemple, à Belval en 2017, en cours d’ascension du haut-fourneau, une participante a expliqué le processus de la fusion. Son intervention reposait sur ses compétences en matière de sidérurgie. C’est de manière tout à fait spontanée qu’elle a mis à profit les panneaux didactiques et les pièces exposées.
Géomètres-expert.es bienvenu.es
Dans le cadre de la formation certifiante reconnue par le Conseil fédéral des géomètres-experts (www.economie.fgov.be), une attestation est délivrée sur demande aux géomètres-expert.es ayant participé à une visite. Le ou la géomètre-expert.e devra signaler dès son inscription ses coordonnées complètes ainsi que son n° d’inscription GEO. La demande d’attestation pourra avoir lieu une fois la visite effectuée.
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