Entre le vécu des utilisateurs du rail et le contenu des négociations politiques relatives à la SNCB, il y a souvent un fossé. Dans les négociations , les blocages sont surtout d’ordre économique et institutionnel. Il est vrai que la politique ferroviaire reste un dossier qui a un certain poids dans le budget fédéral, et qui peut parfois dévier en discussion institutionnelle. Pour recentrer le débat, nous proposons ici aux partis politiques en négociation de s’appuyer sur le travail réalisé par le Comité Consultatif des Voyageurs Ferroviaires (CCFV). Le produit de ce travail a le mérite d’être un texte consensuel, centré sur l’utilisateur, porté par les représentants de la société civile des différentes Régions du pays.
Dans son mémorandum, le CCVF identifie trois enjeux majeurs pour le rail belge. Ils sont déclinés en recommandations.
- Améliorer l’attractivité et l’efficacité de l’offre de transport :
- Accroître le niveau d’offre (fréquence et amplitude)
- Atteindre un taux de ponctualité nettement plus élevé
- Organiser la circulation des trains sur le principe des nœuds de correspondance
- Poursuivre l’amélioration de l’accessibilité (PMR) aux gares, quais et trains
- Assurer la sécurité des voyageurs, de l’exploitation du réseau et de son approvisionnement en électricité
- Développer une bonne gouvernance en matière de politique ferroviaire pour assurer le développement d’un service public performant :
- Développer une vision à long terme pour l’évolution de l’offre et des infrastructures en vue de garantir un niveau ambitieux des missions de service public
- Renforcer le rôle du SPF Mobilité et Transports (direction ferroviaire) en lui attribuant un véritable statut d’Autorité Organisatrice de Transport
- Conclure des contrats de gestion avec la SNCB et Infrabel pour les 10 années à venir
- Préparer sans délai la Belgique à l’ouverture du marché pour le trafic intérieur
- Assurer un financement pérenne des services de transport public :
- Adopter un cadre pour une tarification plus incitative et intégrée
- Respecter les engagements financiers adoptés
- Développer d’autres sources de financement
L’amélioration de la mobilité et de la qualité de l’air ainsi que la lutte contre le dérèglement climatique constituent des objectifs sociétaux majeurs. Dans ces domaines, le transport ferroviaire présente des avantages importants par rapport aux transports routiers et aériens. Sa croissance et l’augmentation de ses parts de marché sont donc indispensables pour contribuer à relever les grands défis de demain. Le développement des chemins de fer doit aussi s’inscrire comme l’ossature d’un réseau de transport public dans le cadre d’une politique de mobilité intégrée, le train se combinant avec les autres modes de déplacement, offrant ainsi une solution globale de déplacement en ce compris les premiers et derniers kilomètres.
Nous invitons les lecteurs à prendre connaissance de l’entièreté du mémorandum qui détaille chacune des recommandations, en décrivant en amont le contexte et les enjeux et en précisant ensuite les leviers d’action qui sont aux mains des pouvoirs publics.
Se cela permet de faire avancer les discussions…