Ce mercredi 4 mars, le Parlement wallon sera appelé à se prononcer sur un projet de motion visant à affirmer son opposition à la réouverture de la ligne ferroviaire L 154 Dinant-Givet et à favoriser une aliénation de l’assiette par le réseau RAVeL.
La Fédération Inter-Environnement Wallonie a envoyé un courrier aux parlementaires les invitant à ne pas voter le texte. Pour la fédération environnementale une telle décision serait contraire aux principes de saine gestion en matière d’infrastructures ferroviaires et hypothéquerait gravement l’avenir du rail dans cette région.
La Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW) s’étonne de l’offensive menée contre la L 154. Les impératifs « globaux » d’ordre environnemental et économique (changements climatiques et proximité du pic pétrolier) plaident en effet pour une réorientation des investissements en infrastructures de transport des modes les plus polluants et dépendants du pétrole (routier et aérien) vers la voie ferrée.
Pour IEW, le projet de réouverture de la L154 soutenu par la Région Champagne-Ardennes offre une opportunité de connexion entre les réseaux ferrés belge et français bien utile dans cette région qui en est totalement dépourvue (hiatus de presque 200 km à vol d’oiseau des points frontières d’Erquelinnes/Jeumont et Athus/Rodange).
Le Comité consultatif des usagers auprès de la SNCB[[Avis 01/06 et 05/26. Le Comité, composé de représentants du monde des entreprises, des syndicats, et de la société civile, accorde beaucoup de soin à la préparation, à l’élaboration et à la rédaction de ses avis qui sont souvent le fruit d’un important travail de recherche.]] (CCU) a clairement établi, au terme d’une analyse rigoureuse, que « la réouverture de Dinant-Givet ne sera pas en mesure de « concurrencer » l’Athus-Meuse ». Bien plus : au-delà de l’absence de concurrence directe, c’est bien une relation de complémentarité qui existe entre les deux itinéraires. Ceci est fondamental, le risque de concurrence étant le principal argument avancé par les opposants à la réouverture.
La Fédération Inter-Environnement Wallonie appelle donc les députés wallons à ne pas voter une motion qui, en ouvrant la porte à son aliénation par d’autres projets, sonnerait le glas de la ligne Dinant-Givet. Il est plus que jamais nécessaire de développer une vision d’avenir, tenant compte du redéploiement du transport ferroviaire. Comme le CCU, nous insistons « pour le maintien et la sauvegarde de la voie et de l’assiette Dinant-Givet. Toute aliénation quelle qu’elle soit, même temporaire, est à proscrire de la manière la plus formelle ».