Le Chemical Watch a réalisé un petit test auprès de 14 compagnies de renom afin d’évaluer leur connaissance et leur application des prescrits du règlement REACH (Registration, evaluation and authorisation of chemicals). La moitié d’entre elles ont simplement ignoré la demande d’information, les autres y ayant répondu de manière surprenante, voire interpellante dans certains cas.
Comme nous vous l’expliquions dans cet article, le règlement REACH donne aux consommateurs européens le “droit de savoir” quelles sont les substances chimiques les plus nocives présentes dans les produits. La démarche est enfantine : un simple courrier aux entreprises leur demandant si tel ou tel produit de leur gamme contient des substances reprises sur la liste des substances extrêmement préoccupantes et si oui, lesquelles. Les entreprises sont tenues de fournir une réponse dans les 45 jours.
Le Chemical Watch, spécialisé dans l’aide aux entreprises pour répondre aux obligations de REACH, a réalisé sa propre étude auprès de 14 entreprises, incluant des grands noms comme Renault, Tesco, WH Smith et Argos. Seules 7 de ces compagnies (L’Oréal, Chanel, Smoby, Meccano, The Natural Collection, Unique Party et Blueprint Collections) ont répondu dans le délai des 45 jours. Il est vrai que dans l’état actuel de la législation, il n’y a pas la moindre sanction en cas de non réponse de la part de l’entreprise…
La réponse de l’Oréal indiquait que le DEHP, le DBP et le BBP, trois phtalates, pouvaient être présents dans certains vernis à ongles à des concentrations très faibles, montrant la parfaite compréhension par l’entreprise de l’article 33 du règlement.
Le distributeur anglais Blueprint collections reconnaissait quant à lui la présence de DBP et de DEHP dans des crayons Hello Kitty et en rappelait les précautions d’utilisation « keep away from children ». Curieux pour un produit qui leur est pourtant clairement destiné! L’intérêt d’utiliser notre droit de savoir prend ici tout son sens car nul doute qu’en sachant cela, les parents y regarderaient à deux fois avant d’acheter ce type de fournitures.
Plusieurs ONG rédigent actuellement une analyse des réponses fournies par les entreprises aux participants de la campagnes « votre droit de savoir ». Un premier constat : globalement, les consommateurs ont relativement peu profité de l’opportunité offerte par le règlement REACH de faire pression sur les entreprises et de mieux connaître la composition des produits qu’ils consomment quotidiennement. Mais il n’est pas trop tard ! D’ici à ce que ces résultats soient publiés, n’hésitez pas à faire votre propre enquête et à nous en communiquer les résultats!
Crédit photographique : creative – Fotolia.com