La commission environnement du parlement européen se penchait le 21 juin sur la révision de la directive relative à la qualité de l’air ambiant. Le vote prononcé constitue un recul manifeste en matière de protection de la santé et confirme les objectifs trop peu ambitieux de l’Europe concernant la pollution atmosphérique, à l’origine de 360 000 décès prématurés chaque année dans les Etats membres.
Trois mois avant le vote définitif du Parlement européen qui aura lieu en septembre, le vote de la commission environnement du parlement européen, qui a pour but de préparer le travail des parlementaires, est particulièrement de mauvaise augure pour l’amélioration de la qualité de l’air et de la santé des citoyens européens.
Premièrement, le vote permet que la réalisation des limites actuelles soit retardée dans les régions où celles-ci ne sont pas encore atteintes aujourd’hui jusqu’en 2017 ou 2018, soit près de 20 ans après que les premiers standards n’aient été fixés. Ce que ce vote ne prend pas en compte, c’est que certains Etats Membres échouent dans l’atteinte des normes actuelles car ils n’ont simplement pas pris assez d’initiatives (telles que les plans de réductions de la pollution) pour atteindre les objectifs visés, initiatives qui ne seront évidemment pas encouragées par cette dérogation.
Deuxièmement, concernant les particules fines, le vote permet d’augmenter le nombre de jours autorisés de dépassement fixé actuellement pour les particules les plus grossières (PM10) et renonce à fixer une valeur limite pour les particules les plus fines (PM2,5), plus nocives pour la santé en raison de leur petite taille. Une valeur cible, moins contraignante est donc privilégiée dans un premier temps jusqu’à la prochaine révision de la directive prévue en 2015.
Le recul et le manque d’ambition sont donc manifestes. Les parlementaires qui justifient leur vote par le besoin d’une plus grande flexibilité passent ainsi à côté d’une belle occasion d’améliorer la qualité de l’air européen.
Si le Parlement européen approuve ce vote, il compromettra gravement la réalisation de l’objectif d’établir des niveaux de pollution de l’air qui protègent de façon efficace la santé humaine et l’environnement, objectif qui figure pourtant dans le 6ème Programme d’action pour l’environnement.