Le système agricole et alimentaire européen est en faillite : il ne profite qu’à une minorité, au détriment des consommateurs, de l’agriculture familiale et locale et de l’environnement. Une consultation sur la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) est en cours. La société civile est bien décidée à se faire entendre. Et appelle les citoyens à s’exprimer.
Les débats sur la PAC sont habituellement confinés, et soumis à une pression intensive du lobby agro-alimentaire. Mais, jusqu’au 2 mai, la Commission Européenne consulte les citoyens. Une telle opportunité ne se représentera peut-être plus. Or, vu qu’elle touche à l’alimentation, la santé, la biodiversité et les paysages, l’agriculture est typiquement une politique sur laquelle doit pouvoir s’exprimer le plus grand nombre.
Réunis en plateforme commune en Belgique, Natagora, Natuurpunt, le WWF-Belgique, Inter Environnement Wallonie et Bond Beter Leefmilieu ont mis en place un outil pour permettre aux citoyens de s’exprimer de façon simple et rapide à cette consultation. Les associations appellent un maximum de personnes à se faire entendre. L’outil est disponible via l’un des liens suivants : site 1 et site 2. Une cinquantaine d’ONG dans toute l’Europe mobilisent leurs concitoyens à participer à la consultation également. L’enjeu est local mais aussi véritablement européen.
Cette première action de mobilisation s’inscrit dans une campagne européenne bien plus large, « Living Land ». Elle veillera, tout au long du processus de réforme de la PAC, à promouvoir une agriculture soutenable. Plusieurs centaines d’associations européennes qui ont rejoint Living Land revendiquent une nouvelle PAC juste, écologiquement viable, saine et globalement responsable.
Contexte
En 1957, en plein boom démographique, la Politique Agricole Commune est lancée. Ses objectifs sont cohérents : accroissement de la productivité, modernisation des fermes et stabilisation des marchés. Dès les années 70, l’Europe se retrouve confrontée à des surproductions. Plutôt que d’adapter les objectifs de la PAC et de se pencher sur les problèmes sociaux, sanitaires et environnementaux de l’intensification, l’Europe choisit d’exporter.
Toutes les réformes successives de la PAC promeuvent alors une libéralisation des marchés agricoles. L’abandon du système de régulation des prix rend le revenu des agriculteurs incertains, sans aucun bénéfice pour les consommateurs. Les faillites s’enchaînent, les produits de qualité disparaissent, une nourriture malsaine trouve sa place dans nos assiettes et les zones agricoles deviennent des déserts biologiques.
Le constat est sans appel : le système agricole et alimentaire européen est en faillite. Il abandonne les petits et moyens agriculteurs ainsi que les communautés rurales, détruit le climat et l’environnement, saccage la faune et la flore sauvage, et met en danger la santé publique. Un changement de paradigme s’impose.
Liens utiles
- Position d’IEW : » Repenser notre agriculture et notre alimentation »
- « Communiqué des Organisations de la Société Civile sur la réforme des politiques agricoles européennes », déjà signé pas plus de 500 organisations.
Communiqué de presse commun avec Bond Beter Leefmilieu, Inter-Environnement Wallonie, Natagora, Natuurpunt et WWF