Interdiction de la publicité vers les publics les plus vulnérables, réglementation renforcée d’utilisation d’allégations environnementales, instauration d’un « Observatoire de la publicité », encadrement très strict de la pub pour des produits contraires à un développement durable: tels sont quelques-uns des enjeux évoqués dans la position de la Fédération relative au marché publicitaire.
La présente position a été rédigée en tenant compte d’apports multiples dont une consultation des membres de la Fédération.
Représentant pas moins de 700 milliards d’euros, soit 2% du PIB, dépensés annuellement au niveau mondial, la publicité est loin d’être aussi anodine que certains voudraient le faire croire. Mais les enjeux ne concernent pas tant la dimension purement économique du système publicitaire que son influence sur nos habitudes de consommation, influence particulièrement problématique dans le cas de produits ayant de forts impacts environnementaux: automobiles, pesticides, etc.
Se pose par ailleurs la question de l’exposition au message publicitaire de publics vulnérables, comme les enfants, les adolescents et les populations défavorisées. Il est urgent de les soustraire à l’influence de la publicité en limitant, voire en interdisant, toute forme de publicité non seulement dans leur cadre de vie (école, etc.) mais également dans les médias qui leur sont adressés (émissions télévisées, etc.).
Les nombreuses dérives observées soulèvent des interrogations quant au contrôle appliqué sur la publicité: la réalisation d’un auto-contrôle par un jury composé essentiellement de représentants de ce secteur (le JEP – Jury d’Ethique Publicitaire) est loin d’assurer son indépendance et une considération critique des plaintes qui lui sont adressées.
Dans ce contexte, la Fédération Inter-Environnement Wallonie demande au monde politique de prendre ses responsabilités, notamment en conférant force de loi au Code de la publicité écologique et en assurant l’effectivité des sanctions en cas d’infraction.
La Fédération demande qu’un « Observatoire de la publicité » soit créé, qui aurait pour rôle d’évaluer au préalable et dans le respect du Code de la publicité écologique toute publicité/campagne utilisant une allégation environnementale. Cette démarche préventive correspondrait à ce qui se fait actuellement en matière de publicité pour les médicaments.
La Fédération demande encore :
- une interdiction totale de publicité pour les produits néfastes à l’environnement (les produits contenant un moteur thermique (voitures, motos, etc.), les pesticides, les vols en avions de moins de 500 km s’il n’y a pas d’alternative, et 1 000 km s’il y en a…) ;
- une interdiction d’utilisation d’allégations environnementales pour les produits ayant un impact avéré sur l’environnement et dont la consommation doit impérativement diminuer dans les années à venir pour assurer un avenir viable aux générations futures. Sont notamment visés: le domaine automobile (carburants, pneumatiques), les services dont la mise en œuvre requiert nécessairement l’utilisation d’un appareil comprenant un moteur thermique (voyages en avions, croisières, etc.), les équipements électriques, les appareils de chauffage et climatiseurs, la viande, etc. Ce type de mesure a déjà été adoptée par d’autres pays européens, comme la Norvège par exemple qui a interdit l’utilisation d’allégations environnementales dans les publicités pour les automobiles.
L’objectif n’est pas de faire disparaître toute forme de publicité mais bien de préserver certains lieux et publics plus fragiles de l’intrusion publicitaire. Le but est également de réglementer plus fortement – voire interdire – la publicité pour les produits allant à l’encontre des principes et des politiques de développement durable. C’est déjà le cas dans d’autres domaines comme les médicaments ou le tabac.
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Rsister la publicit: l’intgralit de la position IEW