Les changements climatiques représentent la plus grande menace pour notre santé du 21ème siècle et se sont les populations les plus pauvres qui en seront les principales victimes. Les professionnels de la santé, peu sensibilisés à cette nouvelle réalité, se doivent de prendre ces constats au sérieux.
L’étude « Managing the health effects of climate change »[[“Managing the health effects of climate change”; Lancet and University College London Institute for Global Health Commission; Vol 373; May 16, 2009.]], publiée ce 16 mai 2009, est sans appel: les changements climatiques représentent la plus grande menace pour notre santé au 21ème siècle. L’augmentation globale des températures aura des effets catastrophiques sur la santé humaine et entrainera des modifications des schémas d’infection, comme par exemple les maladies transmises par les insectes (malaria, dengue, etc.) qui se répandront plus facilement. Les vagues de chaleurs, comme celles de 2003 qui entrainèrent une surmortalité de 70,000 personnes, deviendront plus courantes, tout comme les ouragans, les cyclones, les tempêtes et leurs lots d’inondations et de dégâts matériels et humains.
Ces éléments sont aujourd’hui négligés et ignorés par les corps professionnels de la santé. Et, comme c’est souvent le cas dans pareilles circonstances, les plus vulnérables sont les plus pauvres. Bien que l’empreinte écologique du milliard d’êtres humains le plus pauvre ne représente que 3% de l’empreinte écologique mondiale, les pertes en vie humaine seront 500 fois plus importantes en Afrique que dans les pays riches (voir figure ci-dessous[[Cette carte en anamorphose emploie une technique de cartographie particulière : pour illustrer le poids des pays dans une variable, on représente le pourcentage de cette variable par pays par la surface du pays déformée.]]). L’Europe ne sera pas épargnée : les impacts des vagues de chaleur, des inondations et des déficits alimentaires s’y feront également sentir.
Une réponse globale est nécessaire
Les conclusions de la Commission sont formelles : réduire les efforts d’adaptation à cette nouvelle donne sanitaire ne suffit pas. Des mesures doivent être prises conjointement en vue d’atténuer les changements climatiques. Dans le secteur de la santé, il convient de mener en parallèle des politiques de prévention et des actions curatives. Et l’approche préventive doit primer. S’adressant à la population dans son ensemble, elle évite les discriminations propre à l’approche curative (ou adaptative) généralement réservée aux pays qui peuvent se la payer.
Les changements climatiques ont donc des conséquences dans tous les domaines de la vie sur terre et nécessitent une approche pluridisciplinaire… dont l’urgence n’est plus à démontrer.