L’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL) et Health Care Without Harm (HCWH) ont lancé le 6 octobre une campagne visant à accroître l’attention accordée aux effets des bouleversements climatiques sur la santé et, surtout, à faire en sorte que ces préoccupations soient prises en considération lors du sommet de Copenhague au mois.
Le Conseil anglais pour le climat et la santé – dont l’engagement de haut niveau sur les changements climatiques et la santé a été soutenu par des milliers de professionnels de la santé – s’est par ailleurs joint à ces deux organisations pour plaider cette cause auprès d’Androulla Vassiliou, Commissaire européenne pour la santé. Celle-ci est invitée à défendre les arguments sanitaires auprès des représentants des délégations européennes et des autres Commissaires européens lors du sommet de Copenhague qui, rappelons-le, s’ouvrira le 5 décembre prochain.
Si les impacts globaux des changements climatiques sont de mieux en mieux appréhendés par la population et les politiques – ce qui ne signifie malheureusement pas que les mesures suffisantes soient prises pour les stopper… -, les impacts sanitaires sont, eux, mal estimés quand il ne sont pas purement et simplement oubliés! Pourtant, les experts considèrent que le réchauffement climatique représente la plus grande menace sanitaire du 21ème siècle[“Managing the health effects of climate change” ; Lancet and University College London Institute for Global Health Commission ; Vol 373 ; May 16, 2009. Voir aussi l’article suivant sur [le site de la Fédértion ]]…
Il est aisément compréhensible que des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre engendreraient, notamment, une meilleure qualité de l’air, donc une meilleure protection de la santé publique et par conséquent des économies importantes en soin de santé. Le gain potentiel est aujourd’hui estimé à 25 milliards d’euros par an résultant de la réduction du nombre de morts prématurées, d’hospitalisations, de prises de médicaments et de jours (professionnels) perdus à cause de maladies[ [« The co-benefit to health of a strong EU climate change policy » publié par HEAL, WWF et Climate Action Network Europe en December 2008 sur .]] ! Autant d’éléments qui devraient soutenir la volonté d’atteindre en 2020 une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990.
Le lancement européen de l’ordonnance ne représente qu’une première étape de la campagne. Un site internet et une large diffusion de l’information attireront l’attention et le soutien de milliers d’ONG, de services de santé et de citoyens à travers le monde. Tous seront invités à relayer l’ordonnance auprès de leur gouvernement respectif. En sus, un Global Network réunissant les différentes initiatives régionales déjà actives sur ce thème sera lancé en novembre.
Rejoignez la campagne en contactant HEAL via cette page!
Une occasion manquée par le Parlement européen…
Ce 19 octobre, la Commission Environnement du Parlement européen a voté une résolution concernant la stratégie européenne pour la conférence de Copenhague. (Lire notre article sur le sujet.)
Plus de 200 amendements ont été analysés puis approuvés ou rejetés par les parlementaires. Malheureusement, aucun de ceux traitant de l’importance de protéger la santé publique n’a été retenu. Un de ces amendements recalé émanait de la parlementaire belge Frédérique Ries et faisait explicitement référence à la nécessité de réduire les émissions domestiques pour protéger efficacement la santé de la population européenne.
Le Parlement vient donc de rater une belle occasion d’envoyer un signal fort à la délégation européenne!
Extrait de nIEWS (n°62, du 15 au 29 octobre),
la Lettre d’information de la Fédération.
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