Se chauffer au bois augmente les risques de cancer du poumon

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Une étude indique un risque sensiblement accru de cancer du poumon pour les personnes se chauffant au bois. Plus on se chauffe au bois, plus le risque est élevé. Mais même pour un chauffage occasionnel, une augmentation du risque est constatée. L’étude n’analyse cependant pas le type de poêle utilisé, ni les habitudes d’aération que les personnes peuvent mettre en place pour éviter de respirer trop de fumées ou de particules fines dispersées par les aspirateurs à cendres. Quelques conseils pratiques sont rassemblés en fin d’article.

Le cancer du poumon touche, grosso modo, une personne sur 15 dans la population générale. Chez les personnes qui se chauffent au bois au moins 30 jours par an, l’occurrence observée est de 68% de plus que chez les personnes qui ne se chauffent jamais au bois.

L’étude est basée sur l’analyse du parcours de santé de 50.000 femmes aux USA (de 2003 à 2019) et établit un lien entre l’occurrence du cancer du poumon et l’usage déclaré de chauffage à bois.

La fumée de combustion du bois peut contenir des substances telles que le benzène, le 1,3-butadiène, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et d’autres polluants dangereux connus ou soupçonnés de provoquer le cancer du poumon, indique l’auteure de l’étude.

Fumer du tabac reste la première cause de cancer du poumon. Cependant, tant les fumeurs que les non-fumeurs voient le risque de cancer augmenter lorsqu’ils se chauffent au bois.

Augmentation observée du risque de cancer du poumon liée au chauffage à bois (par rapport à une personne ne se chauffant jamais au bois) :
+12%  dans le groupe qui se chauffe au bois, mais moins de 30 jours par an
+43%  dans le groupe qui se chauffe au bois, toute fréquence confondue
+68%  dans le groupe qui se chauffe au bois au moins 30 jours par an
+99%  pour les non-fumeurs avec au moins 30 jours par an de chauffage au bois
+164%  pour ceux qui se chauffent au moins 30 jours par an au bois et sont en milieu urbain

L’augmentation forte du risque en milieu urbain pourrait être due à une dispersion moindre des fumées dans cet environnement. Il faut noter que ces pourcentages sont des moyennes, dans un intervalle de confiance qui est parfois large.

Quelques conseils

Malgré son aspect chaleureux, Canopea ne conseille pas le chauffage régulier à bois-bûche, et le déconseille vivement en milieu urbain pour éviter d’aggraver l’effet de smog hivernal. En Europe, une étude de 2015 a estimé à au moins 40.000 décès prématurés par an l’impact sanitaire du chauffage à bois.

Le granulé de bois (pellet), à combustion contrôlée, est moins émetteur de fumées et particules fines que le bois-bûche, mais reste émetteur.

Le mazout et le gaz, qui émettent moins de particules fines, sont par contre les plus néfastes pour le climat et devront être abandonnés progressivement.

Les différentes variantes de pompes à chaleur, alimentées en électricité renouvelable, constituent le mode de chauffage le plus respectueux du climat et le moins émetteur de polluants qui peuvent affecter la santé.

Pour une même chaleur produite, un poêle à pellet typique émet de l’ordre de 10 fois moins de particules fines qu’un poêle à bois traditionnel, 3 fois moins qu’un poêle à bois moderne certifié, mais de l’ordre de 5 fois plus qu’un poêle à mazout ou à gaz. (Ces valeurs illustratives cachent une variabilité importante en fonction de l’installation précise considérée)
Source : Energy Action Network.

Pour réduire la pollution de l’air intérieur, les personnes qui se chauffent au bois peuvent veiller à :

  • Éviter les feux ouverts et anciens poêles qui enfument ;
  • Utiliser un poêle moderne, performant et installé de manière professionnelle et bien entretenu, y compris la cheminée, pour garantir un tirage optimal ;
  • Utiliser un combustible correct et bien séché, le bois stocké dans un endroit humide se consume moins bien et produit beaucoup de fumées ;
  • S’assurer d’une procédure d’allumage efficace et rapide ;
  • Aérer l’intérieur dès qu’une odeur de fumée se fait sentir, par exemple à l’allumage ;
  • Aérer lors de l’aspiration des cendres, car l’aspirateur peut disperser un grand nombre de particules fines dans l’air intérieur, malgré son filtre ;
  • Aérer lors du versement des granulés de bois, qui peut diffuser dans l’air des poussières de bois ;
  • Utiliser éventuellement un appareil mesurant la qualité de l’air intérieur (particules fines – PM), pour savoir quand il est nécessaire d’aérer.

Ces conseils peuvent réduire le risque, mais ne l’éliminent pas.

Les premiers conseils en termes de chauffage, sont de réduire la quantité d’énergie consommée en évitant de surchauffer (voire en allant vers le slow heat), et de privilégier une isolation thermique efficace du bâtiment.

Autres ressources :

Crédit image d’illustration : Adobe Stock

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