Se passer de pesticides, c’est tellement bon !!

Le réflexe « pesticides » n’est pas incontournable ! Des alternatives naturelles sont tout aussi efficaces et accessibles. Profitez de la 7e édition de la « Semaine Sans Pesticides » pour prendre de nouvelles habitudes. Participez à cet événement tous publics, partout en Wallonie et à Bruxelles, du 20 au 30 mars 2014.

Pour participer, rien de plus simple !

  1. Devenez un acteur de cette semaine et proposez une activité dans votre quartier ou votre commune : la visite de votre jardin ou potager, la découverte d’une réserve naturelle, un atelier de création de produit d’entretien ou cosmétique, un stand d’info « jardiner sans pesticides » en collaboration avec une jardinerie, une action de sensibilisation en rue…
  2. Participez aux nombreuses activités dans votre région.
  3. Et puis surtout, en tant qu’association environnementale, informez vos membres, voisins, amis

Mieux connaître les pesticides pour les éviter

S’ils détruisent ce qui est considéré comme nuisible, les pesticides détruisent également ce qui ne l’est pas. De nombreuses études attestent de leurs risques pour l’homme et pour l’environnement.

Via des contacts avec la peau ou les yeux, par inhalation ou par ingestion, ces substances peuvent créer des réactions cutanées, digestives, oculaires, neurologiques… Quelles que soient les précautions prises pendant un traitement chimique, il existe un risque de contamination par l’air, l’eau ou les aliments. Irritations, vomissements, pertes de conscience, oedèmes pulmonaires, cancers, leucémies, diminution de la fertilité… Voilà autant de symptômes liés à l’utilisation ponctuelle ou répétée de pesticides. Le tout en sachant qu’un jeune enfant court 12 fois plus de risque d’intoxication qu’un adulte lorsqu’il est exposé à un produit toxique.
Les conséquences pour l’environnement sont nombreuses : pollution des eaux de surface et souterraines, intoxication des organismes aquatiques, contamination de l’eau du robinet, destruction des micro-organismes indispensables au maintien de la fertilité du sol, toxicité pour les insectes et acariens qui sont réellement utiles au jardin… Avec en prime, une lente dégradation complète des produits chimiques dans le sol et à terme, une accumulation persistante tout au long de la chaîne alimentaire.

Quelques chiffres éloquents

 Sur les 4.500 tonnes de substances actives vendues en Wallonie en 2004, 75% étaient destinées au secteur de l’agriculture. Mais si l’on analyse l’apport de substance active par hectare, on atteint une moyenne de 4kg/ha dans le secteur agricole, contre 10kg/ha pour les surface appartenant aux domaines privés[[Source : Tableau de bord de l’environnement wallon 2010]] !

 Ces tendances ont évolué ces dernières années : les quantités totales consommées ont diminué de moitié entre 2005 et 2010[[du fait principalement du retrait du chlorate de soude du marché, et de la nette diminution des ventes de sulfate de fer et de glyphosate]], 90% des principales substances actives en 2010 étaient utilisées dans le domaine agricole et les quantités utilisées par ha de superficie agricole sont évaluées à 2.6kg/ha.

 Plus d’un fruit ou légume sur trois contiendrait des pesticides et 25 % d’entre eux présenteraient une contamination multiple.

 L’Organisation mondiale de la Santé estime que le nombre annuel des intoxications par les pesticides se situe entre 1 et 5 millions, dont plusieurs milliers de cas mortels.

 De nombreuses études attestent un rapport entre la diminution de la fertilité masculine et l’exposition à des substances chimiques de synthèse, notamment des pesticides.

Identifier et utiliser des alternatives

Malgré ces constats, les utilisateurs ne semblent pas encore savoir comment se passer totalement des pesticides de synthèse, ni d’ailleurs réellement savoir ce qui est nuisible et ce qui ne l’est pas.

Dans tous les secteurs, l’utilisation de ces substances n’est pourtant pas une fatalité, car des alternatives existent ! Initiée en France par l’Action Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides (ACAP), la Semaine sans Pesticides a pour but de faire connaître de réelles alternatives et d’inciter le grand public à y recourir. Elle vise à sensibiliser le grand public et les preneurs de décision, en leur faisant comprendre que le refus d’utiliser des pesticides de synthèse est un « choix » qui peut être facilement adopté. La Belgique y adhère pour la 7e année consécutive. Un nombre croissant de pays européens et africains se mobilisent également.

La France vient d’ailleurs de franchir une étape supplémentaire : si l’utilisation de pesticides dans les espaces verts publics sera interdite chez nous d’ici 2019, le parlement français vient en effet de voter une proposition de loi écologiste qui l’interdira dans les espaces verts publics à partir de 2020 mais, surtout, également dans les jardins particuliers à compter de 2022 ! De quoi inspirer également la Belgique ?

Laissez-vous convaincre sans attendre et adoptez déjà quelques gestes simples :

 Avant toute chose, interrogez-vous sur ce qui est nuisible et ce qui ne l’est pas ; la nature est bien faite et tout ne doit pas être éliminé.

 Piégez les limaces en les attirant grâce à des rondelles de pommes de terre sous une planche de bois ; elles y recherchent de l’ombre et de la fraîcheur.

 Arrachez à la main et jusqu’à la racine les végétaux indésirables.

 Accrochez un nichoir dans un arbre pour y attirer les oiseaux insectivores.

 Pulvérisez les insectes indésirables à l’aide d’un purin d’orties ou d’un savon noir.

 Favorisez la biodiversité au jardin en y accueillant des animaux utiles : hérissons, coccinelles, abeilles et guêpes solitaires, crapauds, … Ils se chargeront seuls de vos nuisibles.

 Lancez -vous dans le potager bio : paillez, utilisez des engrais verts, pratiquez les rotations, rendez votre sol vivant, utilisez du compost, etc.

www.semainesanspesticides.be

Le programme complet de la 7e campagne de la Semaine sans Pesticides, soutenue par la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale, est disponible sur www.semainesanspesticides.be.

Valérie Xhonneux

Anciennement: Santé & Produits chimiques