En 2022, un citoyen belge sur quatre souffrait de troubles anxieux ou dépressifs. En 2018, c’était une personne sur dix. Ces 20 dernières années en Belgique, les taux de suicide ont invariablement excédé ceux de la plupart des autres pays de l’Union.
Cette spirale négative – notamment due aux crises successives du Covid, de l’énergie et de l’inflation – s’est accélérée et a un impact significatif sur les finances publiques. Avec une augmentation de 46% des burn-out et des dépressions longue durée entre 2016 et 2021, le coût assumé par l’assurance indemnités s’élève à 1,6 milliard € par an.
Face à ce véritable problème de société, il faut agir. Or, de nombreuses études démontrent les bienfaits de l’exposition à la nature (par le biais d’une prescription de soins verts) dans le traitement de ces pathologies ! En adoptant un dispositif « soins verts », la Belgique pourrait se doter d’un outil innovant en termes de santé publique.
Vous saviez qu’être dans la nature, c’est vraiment bon pour la santé ? De plus en plus d’études l’attestent ! « Idée de bobo » ou véritable allié : on vous le démontre par A+B !
https://www.youtube.com/watch?v=pkFCmC14_24
Et si vous preniez un bain de forêt ?
La nature est bénéfique pour la santé ! À travers le monde, de nombreuses initiatives ont déjà été lancées sur ce principe :
Les japonais, pionniers de la connexion à la nature pour la santé mentale, pratiquent depuis 1980 le « Shirin-Yoku » (ou « sylvothérapie ») qui consiste à prendre des « bains de forêt » pour améliorer sa santé ;
Au Québec, « Prescri-Nature » (baptisé PaRx au Canada et aux États-Unis) est un programme de « prescriptions d’exposition à la nature » qui souhaite établir cette pratique comme un nouveau pilier de la santé, aux côtés d’un régime alimentaire sain, du sommeil et de l’exercice physique ;
En Nouvelle-Zélande, l’initiative « Green Prescription » (GRx) encourage le patient à devenir plus actif physiquement et à manger plus sainement dans le cadre d’un plan de santé global ;
En Angleterre, la « Green Social Prescription » (ou Prescription Sociale Verte) consiste à aider les individus à s’engager dans des interventions et des activités basées sur la nature pour améliorer leur état de santé physique et mental.
En Wallonie, plusieurs petits projets de « prescription de nature » ou d’ « agriculture sociale » sont en train d’émerger. Il existe, notamment, une plateforme d’agriculture sociale rassemblant des centaines de fermes et d’agriculteur·ice·s qui accueillent des personnes en recherche de mieux-être : https://agriculturesociale.be/.
L’agriculture sociale
Sur les conseils de votre psy, vous pourriez vous retrouver à travailler à la ferme. C’est ce qu’on appelle « l’agriculture sociale » ! Ce n’est pas vraiment une thérapie, mais une manière de se remettre en mouvement au contact du vivant.
https://www.youtube.com/watch?v=_3CMF4bwAzI
Rêvons du jour où les médecins prescriront de la nature !
Les médecins jouissent d’une place particulière auprès des patients qui leur font confiance grâce à leur connaissance et leur proximité. Ils jouent donc un rôle essentiel dans la prévention et la transition vers un système de santé moins dépendant des médicaments, ainsi que dans la sensibilisation aux bienfaits de la nature.
Et si on rêvait du jour où les médecins nous prescriront de la nature ?
C’est déjà le cas à Sprimont (Liège) où les professionnels du Centre de santé intégrée des Carrières (CSIC) prescrivent de la nature à leurs patients :
En tant que professionnels de santé, notre premier objectif est de prendre soin de nos patients. Nous faisons de notre mieux pour que notre pratique évolue en fonction des dernières connaissances médicales. C’est la raison pour laquelle notre curiosité a été piquée au vif par un nouveau phénomène : « la prescription de nature ». Mais qu’est-ce que c’est, au juste ?
https://www.youtube.com/watch?v=DAv7L2Nwm4M
Prenez-soin de vous en prenant soin du vivant
Bien que les prescriptions de nature ne soient pas encore courantes, elles offrent un grand espoir pour l’avenir.
Recommandées par des professionnels de santé, elles peuvent efficacement compléter les traitements traditionnels (avec un impact encore plus important chez les patients souffrant de troubles de la santé mentale).
Avec un engagement soutenu, les prescriptions de nature pourraient devenir une composante clé des soins de santé en Belgique, apportant des bénéfices significatifs à la société.
En renouant avec les environnements naturels, nous prenons conscience de l’importance de préserver ces espaces pour les générations futures.
Cette reconnexion favorise des comportements pro-environnementaux et encourage des actions concrètes pour protéger la biodiversité et lutter contre le changement climatique.
Ainsi, en valorisant la nature dans nos vies quotidiennes, nous contribuons à la santé de notre planète tout en améliorant notre propre bien-être.
L’une des caractéristiques de la « bonne santé d’un humain » adulte, entre 20 et 65 ans, c’est d’être sur le marché du travail et de s’y épanouir.
Après une période assez longue d’incapacité de travail, certains patients ayant bénéficié d’un programme d’agriculture sociale, ont repris pied dans la vie (avec l’amélioration de leur état dépressif).
Le programme « soins verts » a pour objectif la démonstration des bienfaits des « prescriptions vertes » sur la santé mentale des personnes qui se trouvent en incapacité de travail (souvent de longue durée).
Pour le Dr. Marc Pittie de la Fondation Terre de Vie :
« Nous devons convaincre les autorités publiques de l’intérêt d’intégrer ces ‘soins verts’ dans la panoplie de soins de santé à la disposition des patients qui se trouvent dans ces situations. Nous souhaitons parvenir à financer un secteur de ‘soins verts’ en Belgique afin qu’un médecin (ou psychologue) puisse prescrire à ses patients ces soins. »
Alors que les soins verts offrent tant de promesses et font des prouesses dans les pays dans lesquels ils sont déjà mis en place, pourquoi ne se développent-ils pas en Belgique ? Probablement parce que :
Notre système de santé est encore trop basé sur une approche curative plutôt que préventive ;
Les initiatives qui existent déjà reposent encore beaucoup trop sur des motivations personnelles et la volonté de quelques personnes d’innover et de faire avancer les choses ;
Il y a un manque de soutien tant structurel que financier.
Afin de rendre les bienfaits des « soins verts » accessibles à tou·te·s, il est nécessaire que les autorités publiques s’emparent du sujet et soutiennent son développement. On parle d’un soutien financier afin de permettre à ces initiatives d’évoluer et de se pérenniser.
Mais pour y parvenir, la réflexion doit être poussée plus loin. L’accessibilité de ces « soins verts » dépendra de leur reconnaissance. Ainsi, il devient incontournable de les inscrire structurellement dans le système de sécurité sociale actuel (via l’INAMI et les mutuelles).
Les « soins verts » doivent faire partie du paysage des soins proposés actuellement et pas uniquement de manière anecdotique.
Faites un don
