Sonnez hautbois, résonnez musettes : la Belgique déclare la guerre aux pesticides !

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C’est tout fanfaron que le Ministre fédéral de l’Agriculture David Clarinval s’est félicité de la publication des chiffres d’Eurostat montrant une diminution de 35% du risque de l’utilisation des pesticides chez nous depuis la période 2011-2013 ! Super, on est enfin sur la bonne voie!

Mais, Nature et Progrès conteste ce constat et a réagi tout de go : « L’information du Ministre est fausse » !1 Accusation mensongère, mauvaise foi crasse ? Nenni valèt !

Alors on a creusé pour vous afin de déceler ce qui se cache derrière cette fameuse diminution de 35% du risque global de l’utilisation des pesticides en Belgique2.

Le HRI, ou quand on fait dire ce qu’on veut aux chiffres ?

Dans le cadre de sa stratégie « De la ferme à la fourchette », l’Union Européenne s’est fixée l’objectif de réduire l’utilisation des pesticides et les risques qui leur sont associés de moitié d’ici à 2030 (en comparaison avec la période 2015-2017). Elle vise aussi une diminution de 50% de l’utilisation des pesticides les plus dangereux. Depuis 2019, la Commission européenne impose donc à tous les Etats membres d’évaluer annuellement le risque de l’utilisation des pesticides à travers deux indices de risques harmonisés (HRI). Ces indices utilisent les quantités de substances actives vendues, pondérées en fonction de la classification des substances actives des produits phytopharmaceutiques établie par la réglementation européenne. Cette pondération est censée refléter le risque associé à l’utilisation de ses substances actives 3.

Elle permet de calculer deux indices 4 :

  • le HRI1 concerne les substances autorisées par l’UE, calculé en fonction des quantités vendues (abondance relative %), avec pondération associée.
  • le HRI2 concerne les substances interdites mais pour lesquelles une autorisation d’urgence peut être accordée pour 120 jours. Ici c’est la somme des dérogations qui est pondérée et non les quantités vendues. Ainsi cet indice est plus simpliste puisqu’il ne prend pas en compte les volumes ou les surfaces traitées. Et l’attribution des dérogations varient en fonction des Etats membres. Certains délivrent une seule autorisation pour tous les usages, alors que d’autres Etats en délivrent une par usage.

En Belgique, la tendance est différente pour les deux indices : le HRI1 a diminué de plus de 34%, alors que le HRI2 crève le plafond avec une augmentation de 218% en 2016 pour redescendre à 131% en 2019. Entre 2011 et 2019, on est passé de 8 substances sous dérogations à 27 !

L’argument avancé pour justifier cette diminution du HRI1 est principalement une conséquence des produits qui ont été retirés des marchés européens. De plus, depuis 2019, d’autres substances ont encore été interdites (mancozebe (lutte contre le mildiou), thiram, chlorothalonil et diquat), qui comptent ensemble pour 19% de l’utilisation en Belgique. Ainsi le HRI1 devrait encore diminuer lors des prochaines évaluations 5.

Ainsi, la décortication de ce HRI raconte une toute autre histoire. On ne peut donc qu’être en contradiction avec le Ministre Clarinval qui déclare : « La Belgique se positionne de manière très positive dans sa gestion du risque lié à l’utilisation des pesticides », ou bien : « la Belgique n’a jamais sous-estimé le risque ». En réalité, cette diminution substantielle du risque est majoritairement la conséquence d’une interdiction de nombreuses substances, plus que le résultat de réels efforts pour réduire volontairement notre utilisation de pesticides. De plus le document d’Eurostat dont il est fait référence porte à confusion en mentionnant simplement « HRI » sans préciser qu’il ne s’agit que d’un seul des deux indicateurs (et celui qui est le plus favorable…). Il faut retourner à la source des données pour s’en rendre compte.

Le Sulfoxaflor en question

Une de ces nombreuses substances pour laquelle la Belgique a demandé et obtenu une dérogation est le sulfoxaflor (2020 et 2021). C’est un sulfoxamine dont le mécanisme d’action est le même que les néonicotinoïdes. Son utilisation est approuvée en 2015 dans l’Union européenne pour une période de 10 ans, sous réserve que des informations complémentaires soient fournies sur la toxicité réelle de cette substance sur les pollinisateurs. En 2019, l’EFSA rend un avis négatif, suite aux études concernant la forte toxicité pour les abeilles domestiques et les bourdons. Cependant, son interdiction n’est toujours pas actée, la Belgique s’y étant notamment opposée6. Cette position n’étant pas partagée par la Wallonie 7.

C’est une pratique pas si inhabituelle, critiquée par PAN Europe 8 : d’abord la molécule est acceptée par l’Europe sur base des informations de l’entreprise industrielle. Puis quelques années plus tard, un corpus scientifique suffisant permet de démontrer sa forte toxicité sur l’environnement. C’est ainsi qu’il a fallu près de 25 ans pour arriver à l’interdiction des trois premiers néonicotinoïdes préalablement autorisés en Europe (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame, interdits seulement en 2018 mais pour lesquels une dérogation est toujours possible) !

Evaluation écotoxicologique insuffisante

Pourtant, en 2012, l’EFSA (Autorité européenne pour la sécurité des aliments) a rendu un avis concluant à l’insuffisance des procédures d’évaluation des risques sur les pollinisateurs, au regard des effets sur les abeilles démontrés par la littérature scientifique. Notamment la toxicité chronique sur l’abeille adulte et les larves, les effets multisubstances, sur la reproduction, le comportement, etc.

Une nouvelle méthodologie a même été proposée par l’EFSA, mais le document n’a toujours pas été adopté par les Etats membres, malgré la pression du Parlement Européen en 2019 9. En France, l’ANSES s’est basée sur ce document pour recommander une évolution de la méthodologie d’évaluation de la toxicité des produits phytopharmaceutiques. Mais ses recommandations n’ont été que partiellement prises en compte 10.

Impacts sur la biodiversité : buvons le bidon jusqu’à la lie

De par le monde, l’utilisation globale des pesticides n’a fait qu’augmenter : 80% entre 1990 et 2017 11. Certains auteurs ont même démontré que l’augmentation des produits chimiques de synthèse (dont les pesticides) en terme quantitatif, de diversité et d’expansion géographique à travers le monde dépasse de loin d’autres facteurs de changements bien mieux connus tels que l’augmentation du CO2, la destruction des habitats et la perte de biodiversité 12.

Au sein de l’Union européenne, le volume des ventes de pesticides est resté assez constant entre 2011 et 2018 13. La tendance est la même pour la Belgique sur la même période, ainsi qu’en Wallonie (mais avec une variation inter-annuelle pour les pommes de terre) 14.

Pourtant les effets délétères de ses substances sur la biodiversité sont déjà assez connus et de nouvelles données en leur défaveur sont encore publiées chaque année.

L’impact en cascade des herbicides a été démontré il y a déjà plus de 40 ans. En réduisant la diversité de la flore et la disponibilité en ressources florales pour les insectes, les herbicides impactent négativement les populations d’insectes qui eux-mêmes constituent une ressource alimentaire indispensable pour la croissance des jeunes perdrix. Des retards de croissance peuvent être observés, entre autres effets, dans les zones agricoles intensives (quand la perdrix est toujours présente…) 15.

Un autre impact a été récemment démontré sur les abeilles domestiques. Celles-ci ont des capacité importantes de détoxification qui leur permettraient de mieux résister à certains pesticides, comme le sulfoxaflor. Mais cela, à condition qu’elles aient la possibilité  de s’alimenter de pollen de qualité. Or, les herbicides, entre autres, ont comme conséquence la banalisation de la flore et la baisse en quantité et en diversité des ressources florales. Les abeilles ne sont donc plus en capacité de résister à certains polluants de leur environnement 16.

A l’échelle européenne, un lien clair a pu être établi entre le déclin des espèces présentes dans les cultures de froment (flore, insectes, oiseaux) et l’application de pesticides sur cette culture 17.

En Europe, plus de la moitié des rivières et lacs montrent des niveaux de pesticides qui peuvent impacter négativement les communautés des eaux douces (poissons, invertébérés, etc.) 18.

Alors que des restrictions d’usages sont appliquées en fonction des substances sous dérogations, on sait que celles-ci sont loin d’être suffisantes. Par exemple, on détecte la présence de néonicotinoïdes dans 75% des miels échantillonnés à travers le monde, confirmant l’exposition globale des abeilles domestiques 19  !

Aux Pays-Bas, une étude a pu montrer une relation entre le déclin à l’échelle locale des populations d’oiseaux insectivores en lien avec de plus fortes concentrations d’imidaclopride dans les eaux de surface. A partir d’un seuil de 20ng/L, les populations d’oiseaux diminuent de 3.5% en moyenne par an 20.

Par contre, il existe étonnamment peu de données concernant la contamination des sols par les pesticides. En France, dans la plaine céréalière des Deux-Sèvres, une récente étude a révélé des résultats très inquiétants en terme de concentrations, du nombre de substances trouvées et de leur omniprésence dans tout l’environnement.

Tous les échantillons de terres et 92% des vers de terre analysés étaient contaminés avec au moins une des substances recherchées. Un mixte d’au moins un herbicide, insecticide et fongicide était retrouvé dans 90% des sols et dans 54% des vers de terre. Au moins 5 pesticides différents ont été retrouvés dans 83% des échantillons. De plus, même les parcelles en bio et les sols au pied des haies étaient contaminés avec des concentrations élevées. La question du transfert de ces substances par l’air et l’eau vers des zones où ils sont censés être à des niveaux plus faibles (parcelles en bio par ex.) est toujours à élucider.

Certains ont une longue persistance, comme l’imidaclopride qui peut encore se retrouver facilement dans les terres une ou deux années après le semis avec des semences enrobées 21.

Un autre projet de recherche en cours en Bretagne a déjà pu mettre en évidence, dans des résultats préliminaires, la présence du glyphosate et de son métabolite l’Ampa dans tous les sols et vers de terre échantillonnés. De nouveau, aucune différence significative de contamination en culture conventionnelle ou en bio, ainsi qu’avec les prairies 22.

Les réserves naturelles n’échappent pas à cette contamination par les pesticides. En Allemagne, le constat de la diminution drastique de près de 80% de la biomasse totale des insectes volants au sein des réserves naturelles sur une période de 27 ans 23, a amené les scientifiques à investiguer cette problématique. Une publication récente montre qu’au sein de ce réseau d’aires protégées, les insectes sont exposés à toute une série de pesticides différents. Ce sont 47 pesticides différents qui ont été retrouvés dans les tissus des insectes prélevés, avec une moyenne de 16.7 substances sur les 21 sites 24.

Par exemple, le fluopyram a été retrouvé dans toutes les réserves naturelles. C’est un fongicide aussi utilisé comme nématocide qui peut avoir des effets toxiques directs sur les invertébrés et qui fait l’objet d’une dérogation pour la Belgique en 2021. Le thiaclopride a été retrouvé dans 16 sites protégés sur les 21. C’est un néonicotinoïde classé comme toxique en 2015 mais interdit seulement en 2020. Les stocks ont pu être écoulés jusque début 2021.

N’oublions pas nos petites bombes toxiques préférées. Nos chats et nos chiens sont aussi des vecteurs de dispersion dans l’environnement de substances toxiques soumises à des restrictions pour les usages agricoles, via les produits antiparasitaires. Aux Pays-Bas, l’imidaclopride et le fipronil, deux substances couramment utilisées pour l’usage externe, ont été retrouvées dans des oisillons morts de mésanges charbonnières. C’est via les poils des chiens et chats qu’elles se retrouvent dans l’environnement 25.

Impacts indirects sur l’agriculture

Le déclin des insectes n’est pas sans conséquences pour l’humain ! Les pollinisateurs sont importants pour l’agriculture et la sécurité de notre approvisionnement alimentaire en quantité et en qualité. Avec ce déclin, les cultures qui ont besoin des pollinisateurs voient leur production augmenter dans une moindre mesure et avec un rendement par hectare qui varie plus d’une année à l’autre. Il a été évalué qu’une disparition totale des insectes conduirait à une baisse de production de plus de 90% pour 12% des cultures principales mondiales. Cette forte baisse entrainerait une augmentation des carences en vitamine A, en fer et en folate, plus présents dans ce type de cultures 10.

De plus, l’utilisation de pesticides réduit l’efficacité de la lutte biologique, impactant directement ou indirectement la diversité et l’abondance des insectes présents 17.

En route vers une vraie diminution de 35% du risque ?

On constate donc que les pesticides se retrouvent dans tous les compartiments de l’environnement quel que soit le mode de cultures, peuvent persister longtemps et souvent à des concentrations trop élevées. Les connaissances scientifiques actuelles justifient largement de bannir purement et simplement l’utilisation de ces produits à moyen-terme.

L’objectif n’est évidemment pas de culpabiliser les agriculteurs qui les utilisent. C’est par une politique volontariste et une stratégie concrète qu’on arrivera à réduire progressivement l’utilisation des pesticides. Cette stratégie doit favoriser la recherche et l’expérimentation d’alternatives plus respectueuses de l’environnement, fournir un meilleur encadrement des agriculteurs, un conseil phyto indépendant, etc.

Et, une fois l’interdiction d’une substance annoncée, il ne devrait pas y avoir de délai permettant la possibilité d’utiliser les stocks.

En Wallonie, des outils sont déjà mis en place : du « zéro phyto » par les gestionnaires d’espaces publics (depuis mi-2019), protection accrue des captages d’eau pour la consommation humaine ainsi que le Plan Wallon de Réduction des Pesticides (dont la révision est actuellement soumise à enquête publique).

Il est également crucial de prendre en compte la protection des éléments du maillage écologique, des parcelles en bio et des aires protégées. Notamment, une zone tampon devrait être définie autour des aires protégées en Wallonie. En Allemagne, il a été montré qu’idéalement une zone tampon de 2000m autour des zones protégées24 permettrait à ces réserves de réellement jouer leur rôle de protection de la nature. Certes, cela parait énorme et bien peu réaliste. Cependant, une première analyse montre que 31% de la SAU (surface agricule utile) se retrouvent dans ce rayon de 2000m autour des RNA et RND. C’est justement l’objectif que s’est fixé la Wallonie en terme de proportion de SAU sous certification bio d’ici 2030. Ce chiffre doit être recoupé avec d’autres données et affiné, comme le % de superficies déjà labellisées en bio au sein de ce rayon. Les agriculteurs impactés pourraient ainsi bénéficier des aides à l’agriculture biologique qui compenseraient cette interdiction.

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  1. « Pesticides: « L’information du ministre Clarinval est fausse », selon Nature et Progrès ». Vers l’Avenir 27/01/2022
  2. https://ec.europa.eu/eurostat/documents/3217494/13957877/KS-FK-21-001-EN-N.pdf/dcf8d423-fa1c-5544-0813-b8e5cde92b59?t=1639565437333
  3. Harmonised risk indicators: https://ec.europa.eu/food/plants/pesticides/sustainable-use-pesticides/harmonised-risk-indicators_en
  4. Les indicateurs de risque harmonisés établis au niveau européen : https://agriculture.gouv.fr/les-indicateurs-de-risque-harmonises-etablis-au-niveau-europeen
  5. Indicateurs de risques harmonisés pour la Belgique (2011-2019) : https://fytoweb.be/sites/default/files/guide/attachments/20210827_hris_priority_items.pdf
  6. « Sulfoxaflor : le Ministre Clarinval s’oppose à l’interdiction de ce néonicotinoïde par la Commission européenne » (Nature et Progrès, 21/10/201) : https://www.natpro.be/sulfoxaflor-le-ministre-clarinval-soppose-a-linterdiction-de-ce-neonicotinoide-par-la-commission-europeenne/
  7. «  L’utilisation de sulfoxaflor dans l’agriculture » (Question parlementaire, 10/11/2021) : https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=interp-questions-voir&type=28&iddoc=107926
  8. “Sulfoxaflor and flupyradifurone more toxic to bees than expected” (PAN-Europe, 2/12/2020) : https://www.pan-europe.info/press-releases/2020/12/sulfoxaflor-and-flupyradifurone-more-toxic-bees-expected
  9. « Le Parlement européen hausse le ton sur les pesticides tueurs d’abeilles » (Euractiv, 24/10/2019) : https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/le-parlement-europeen-hausse-le-ton-sur-les-pesticides-tueurs-dabeilles/
  10. Le déclin des insectes – Les Notes Scientifiques de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (décembre 2021) : https://www2.assemblee-nationale.fr/content/download/451539/4391913/version/1/file/OPECST_2021_0064_Note_D%C3%A9clin_insectes.pdf
  11. FAOSTAT, 2019. http://www.fao.org/faostat/en/#data/
  12. Bernhardt E.S., Rosi E.J. & Gessner M.O. (2017). Synthetic chemicals as agents of global change. Front. Ecol. Environ., 15, pp. 84-90.
  13. Eurostat, 2020. https://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/show.do?dataset=aei_fm_salpest09&lang=en
  14. Utilisation de produits phytopharmaceutiques (Etat de l’Environnement Wallon 2020) : http://etat.environnement.wallonie.be/contents/indicatorsheets/AGRI%206.html
  15. Rands M. R. W. (1985). Pesticide use on cereals and the survival of grey partridge chicks: A field experiment. J. Appl. Ecol. 22: 49-54
  16. Barascou L., Sené D., Barraud A., Michez D., Lefevre V., Medrzycki P., Di Prisco G., Strobl V., Yañez O., Neumann P., Le conte Y., Alaux C. (2021). Pollen nutrition fosters honeybee tolerance to pesticides. Royal Society Open Science. 8: 210818.
  17. Geiger, F. et al. (2010). Persistent negative effects of pesticides on biodiversity and biological control potential on European farmland. Basic Appl. Ecol. 11: 97-105
  18. Malaj E., von der Ohe P.C., Matthias Grote, Ralph Kühne, Cédric P Mondy, Philippe Usseglio-Polatera, Werner Brack, and Ralf B Schäfer. 2014. « Organic chemicals jeopardize the health of freshwater ecosystems on the continental scale. » Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (National Academy of Sciences) 111 (26): 9549-54.
  19. Mitchell, E A D, B Mulhauser, M Mulot, A Mutabazi, G Glauser, and A Aebi (2017). « A worldwide survey of neonicotinoids in honey. » Science (New York, N.Y.) (American Association for the Advancement of Science) 358 (6359): 109-111.
  20. Hallmann C.A., Foppen R.P.B., van Turnhout C.A.M., de Kroon H. & Jongejans E. (2014). Declines in insectivorous birds are associated with high neonicotinoid concentrations. Nature 511 (7509): 341-343.
  21. Pelosi C., Bertrand C., Daniele G., Coeurdassier M., Benoit P., N´elieu S., Lafay F., Bretagnolle V., Gaba S., Vulliet E.,Fritsch C. (2020). Residues of currently used pesticides in soils and earthworms: A silent threat? « Agriculture, Ecosystems & Environment, ».
  22. Analyse de la présence de pesticides dans le sol en Bretagne (Observatoire de l’Environnement en Bretagne, 18/11/2020) : https://bretagne-environnement.fr/analyse-pesticides-sol-bretagne-article
  23. Hallmann CA, Sorg M, Jongejans E, Siepel H, Hofland N, et al. (2017) More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLOS ONE 12(10): e0185809.
  24. Brühl, C.A., Bakanov, N., Köthe, S. et al. (2021). Direct pesticide exposure of insects in nature conservation areas in Germany. Sci Rep 11: 24144
  25. Guldemond et al. (2019). https://static.wixstatic.com/ugd/6be9aa_551b513e93fe4d6b8f351a4fa2ec3847.pdf