En dépit de quelques prises de position en faveur du « stop béton », le monde politique se montre peu incisif sur cette question sensible. Dans l’attente d’un décret instaurant un calendrier pour l’arrêt de l’artificialisation du sol en Wallonie, les choses évoluent peu sur le terrain. De nombreux projets (principalement immobiliers) contraires au stop béton continuent à voir le jour et être mis en œuvre.
Aussi, afin de donner du « cœur » au ventre » à celles et ceux qui continuent, contre vents et marées, à se battre en faveur du ménagement du territoire, voici un petit hymne à fredonner (ou entonner en chœur) sur l’air de la chanson « Laisse béton » de Renaud (« J’étais tranquille, j’étais peinard / Accoudé au flipper… »)
Au beau milieu de la nature
Ils ont déboulé en voiture
L’architecte et le promoteur
Puis aussi bien sûr l’ingénieur
Insensibles au chant des oiseaux
Ont dit, les roues dans le ruisseau :
« C’est ici qu’on l’construit
Not’ clos des pissenlits » (parlé)
Ca f’ra joli dans l’paysage
Toutes nos villas avec garage
Ce territoire on s’l’accapare
C’est jamais que quelques hectares
On va s’faire un max de pognon
Vivent le fric et le béton !
Y z’ont eu leur permis
Y z’ont tout démoli
Ont coulé leur béton
Construit toutes leurs maisons
Aux quatre coins de Wallonie
Cette pauvre histoire se reproduit
Ici c’est un centre commercial
Là, un zoning un peu bancal
Ailleurs ce sont de nouvelles routes
Aéroports et autoroutes
« Pour le bien du pays
Et de l’économie » (parlé)
Y faut mettre fin à cette folie
C’qu’ils tuent à p’tit feu, c’est la vie
Depuis trop longtemps les bagnoles
Bouffent de la terre agricole
Ces mecs et leurs projets bidon
Nous on leur dit : Stop béton !
Bulldozers, avocats
Nous f’ront plus bouger d’là
C’est fini pour de bon
Nous on dit Stop béton !
Tous ces bétonneurs acharnés
Ne pourront plus rien saccager
C’est promis nous les arrêt’rons
Nous sommes là pour stopper l’béton !
Afin d’assurer une juste répartition des choses, il nous semble utile de fournir également à la partie adverse un chant à sa mesure. Pauvre partie adverse, engagée dans une lutte de résistance, pour défendre le tarmac et le béton face aux amateurs de biodiversité. Pour elle, un hymne guerrier n’est pas de trop. Le voici donc, à chanter sur l’air du Chant des partisans (« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines… »
Ami, entends-tu le froufrou des euros dans ta poche ?
Ami, vois-tu donc tous ces Verts verts de rage ? Ils sont moches.
Ils sont toutes et tous envieux – c’est pas beau – de ta Porsche.
Oublie tous ces cons, leurs sermons : faut pas rater le coche !
Le monde est à vendre, achète-le et revends-le, sans scrupules,
Bétonne à tout va et profite – n’hésite pas – des crédules.
Pour les opposants, pas le choix, faut qu’tu les manipules.
Ton but, n’oublie pas, est le fric, le pèse, le flouze – ton pécule !
Ami du béton, coule-le où tu veux, à ta guise.
Villas, routes, zonings, ô béton béton, image exquise.
La verte campagne grâce à toi deviendra, chose promise,
Une merveilleuse, une sublime étendue toute grise.
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