Les associations de protection de l’environnement et de la santé sont profondément choquées par la décision de l’EFSA (l’autorité européenne de sécurité des aliments) de ne pas considérer le glyphosate comme cancérigène. Cette décision sidérante, incompréhensible, est en totale contradiction avec le classement récent de cette substance comme « cancérigène probable pour l’homme » par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
L’EFSA a publié aujourd’hui les conclusions de son évaluation sur le glyphosate, substance active notamment du fameux herbicide RoundUp (désherbant le plus utilisé au monde et associé à la culture des OGM), et considère que cette substance ne représente pas un risque carcinogène pour l’être humain. Ceci est en totale contradiction avec l’évaluation réalisée il y a quelque mois par 17 experts internationaux du CIRC[[http://www.iarc.fr/en/media-centre/iarcnews/pdf/MonographVolume112.pdf]], qui l’ont eux classés comme « cancérigène probable pour l’homme ». (Voir : http://www.iewonline.be/spip.php?article7101)
La contradiction entre le rapport du CIRC et celui des autorités européennes a été analysée par le toxicologue Dr Peter Clausing (Pesticide Action Network Germany), qui a détecté plusieurs lacunes majeures dans l’évaluation réalisée par l’institut allemand BfR[[http://www.pan-germany.org/download/PAN_Germany_Addendum_analysis_09112015.pdf]] qui a préparé l’argumentaire sur lequel s’est basé l’Efsa pour prendre sa décision. Parmi ces critiques, relevons celle de tricherie dans l’analyse des groupes contrôles.
Comme le souligne Hans Muilerman, chargé de mission “Susbtances chimiques” pour le PAN Europe, cette décision constitue une violation totale du principe de précaution. Elle laisse planer un doute au bénéfice de l’industrie (notamment Monsanto) et témoigne d’un mépris total de la protection de la santé et de l’environnement. Comment, à la suite d’une telle décision ne pas avoir de doute sur la réelle volonté de l’Europe d’assurer un environnement sain pour l’ensemble de ces citoyens ?
Les associations vont étudier en profondeur le rapport et mettre tout en œuvre pour que cette décision soit revue.
Contact :
Valérie Xhonneux, chargé de mission « substances chimiques » à IEW : 0472 47 64 19.