Des substances dangereuses pour la santé et l’environnement se trouvent dans les produits que nous utilisons quotidiennement. Nous pouvons changer les choses en faisant pression sur les entreprises d’une manière très simple: en leur posant des questions. La campagne du Bureau Européen de l’Environnement (BEE) « Votre droit de savoir » vous y invite.
Le règlement REACH donne aux consommateurs européens le “droit de savoir” quelles sont les substances chimiques les plus nocives présentes dans les produits. Les substances chimiques sont considérées comme « problématiques » dès leur inscription sur la liste des substances extrêmement préoccupantes. Une fois nominées, elles sont candidates à autorisation (voire à une restriction d’autorisation) par la Commission européenne avant leur mise sur le marché. Cette liste s’étoffe lentement, trop lentement (lire l’article « Une goutte d’eau dans l’océan« ). A ce rythme, les délais fixés par la Commission pour substituer ou restreindre l’utilisation des substances chimiques seront largement dépassés. Le BEE, en coordination avec plus d’une dizaine d’autres ONG, invite les citoyens à agir via la campagne « Votre droit de savoir » (site internet de la campagne Consumer Right to Know – CRtK pour les intimes).
La démarche est simple: il faut d’abord sélectionner un produit sur lequel vous souhaitez obtenir des informations. On trouve des substances chimiques nocives dans de nombreux articles de consommation courante: les cosmétiques, les appareils électroniques, les matelas, les tapis, les ustensiles de cuisines, les jouets, etc. Ensuite, adresser par courrier (sur base du modèle repris en pièce jointe par exemple) votre demande d’information au fabricant européen concerné et nous signaler cet envoi par mail. Vous pouvez exiger cette information avant ou après l’achat d’un produit.
Cette action vous donne donc la possibilité de faire des choix plus informés sur les produits que vous achetez et leur usage. Si vous en faites la demande, les fabricants ont l’obligation de vous indiquer dans un délai de 45 jours si l’article contient des substances inscrites sur la Liste des « substances extrêmement préoccupantes ». L’entreprise doit aussi vous fournir suffisamment d’informations pour utiliser l’article en toute sécurité. Poser des questions, c’est aussi montrer aux fabricants que vous préférez des produits plus sûrs.
N’oubliez pas une dernière étape: nous informer des réponses obtenues (ou de l’absence de réponse dans le délai de 45 jours).
Par l’intermédiaire de cette campagne citoyenne, le BEE vise avant tout à obtenir des fabricants des informations concernant les substances les plus préoccupantes présentes dans leurs produits. Mais également à identifier l’existence potentielle d’une politique relative aux produits dangereux au sein de ces compagnies et leur volonté de substituer les substances chimiques les plus problématiques. Avec, pour objectif final, moins de polluants dans nos produits, notre environnement et nos organismes.