Tourisme et voyage ont traditionnellement la cote dans les médias. On y parle cependant encore peu de tourisme durable, du moins de façon sérieuse et argumentée.
Dans ce contexte, on ne peut que se réjouir de l’initiative de l’Association de consommateurs, Test Achats (plus de 300.000 affiliés) qui a publié dans son mensuel de mars 2011 un article sur les les actions mises en ½uvre dans le secteur hôtelier pour garantir ce tourisme durable.
Cet article commente les résultats d’une enquête menée par l’association elle-même auprès d’hôtels appartenant à dix groupes hôteliers implantés dans le sud de l’Europe, la Thaïlande et le Mexique, les trois régions touristiques favorites des européens selon Test Achats. Outre les traditionnels méfaits du tourisme sur l’environnement et le tissu social des lieux d’accueil, on peut y lire les principales tendances en ce qui concerne les démarches menées par les groupes hôteliers pour limiter l’impact de leurs activités sur les plans environnemental, économique et social. L’article dénonce notamment le fait que les mesures écologiques se limitent dans la plupart des cas à celles qui permettent de faire des économies (en matière de consommation d’énergie, de traitement des déchets, etc.) et que les hôtels sont à la traîne en ce qui concerne le respect d’engagements concrets sur le plan de mesures socio-économiques (notamment en ce qui concerne les conditions de travail et les retombées pour les populations dans les régions d’accueil).
Si l’article publié par Test Achats dénonce une série de phénomènes qui méritent de l’être, on peut néanmoins regretter qu’il n’évoque que très brièvement et partiellement l’existence et l’importance d’écolabels comme outils permettant au secteur d’évoluer et surtout aux touristes de s’y retrouver face à toutes les initiatives volontaires émanant d’entreprises privées. Que penser, par exemple, du fait que la chaîne Novotel (Accor) qui compte 400 hôtels dans 60 pays ait opté récemment pour un cerificat de durablilité en collaboration avec EarchCheck (ex. Green Globe) ? Quelle est la qualité et l’indépendance de ce label d’origine privée ? Des questions tout à fait légitimes dans le chef des consommateurs, auxquelles l’article de Test Achats ne permet malheureusement pas de répondre.
La Fédération Inter-Environnement Wallonie s’est engagée dans la mise en oeuvre en Wallonie et à Bruxelles de deux écolabels internationaux dans le secteur du tourisme : la Clé Verte (Green Key) et le Pavillon Bleu (Blue Flag). Ces deux écolabels couvrent ensemble les hébergements, attractions touristiques, centres de conférences, zones de baignade et ports de plaisances. Ils sont régis par des règles de fonctionnement rigoureuses et des partenariats, garantissant à fois un contrôle sérieux du respect de leurs critères et un bon équilibre entre la réalité des opérateurs concernés et les exigences environnementales.
Comme le souligne Test Achat, il existe plus d’une centaine d’écolabels dans le secteur du tourisme, la plupart s’appliquant aux hébergements. Dans la catégorie des labels « fiables », on peut citer à titre d’exemple (et sans prétendre à l’exhaustivité) l’écolabel européen (de portée européenne), les labels Ecogîte (Wallonie) et Gîtes Panda (Wallonie, France) et des systèmes de certification tels que le Label entreprise écodynamique (en ce qui concerne les entreprises bruxelloises), EMAS (Europe) et ISO14001 (de portée internationale).
Plutôt que de faire leur propre enquête (ce qui correspond en quelque sorte au travail d’écolabellisation…), il serait intéressant que des associations de consommateurs telles que Test Achats communiquent et participent à l’évaluation des outils existants dans ce secteur. Non seulement pour aider le grand public à faire des choix plus responsables, mais aussi pour pousser les entreprises à entrer dans ces démarches de labellisation.