Un nouveau rapport, publié par Inter-Environnement Wallonie et Bond Beter Leefmilieu, montre que la politique d’incorporation obligatoire de biocarburants vient avec un prix élevé pour le consommateur. Le biodiesel coûte typiquement deux fois plus cher que le diesel, le bioéthanol deux fois plus cher que l’essence. On peut estimer que suite à l’incorporation de biocarburants, les prix à la pompe augmentent d’une dizaine de cents par litre pour le diesel B7 et pour l’essence E10. Au total, on estime à environ un milliard d’euros de surcoût annuel pour l’ensemble des consommateurs de carburants en Belgique, entreprises ou citoyens.
Dans ce contexte, certains pays, comme la Tchéquie, commencent à supprimer l’obligation d’incorporation de biocarburants. La discussion est aussi en cours au niveau du Gouvernement belge, avec des propositions faites par les ministres de l’énergie et de l’environnement. Car, en plus d’être chers, ces produits ne sont majoritairement pas durables, comme l’a récemment montré un rapport d’une quinzaine d’ONG et organisations agricoles belges. De plus, ils exercent une concurrence intolérable sur les ressources agricoles dans une période de crise alimentaire mondiale.
Tableau comparatif des coûts des carburants fossiles et « bio » correspondants
Avec plus d’un milliard de litres de biocarburants incorporés annuellement en Belgique dans les carburants, l’effet sur les prix se fait forcément sentir : de l’ordre d’un milliard d‘euros, à charge des consommateurs belges, entreprises et particuliers.
A titre de comparaison, la dotation publique annuelle au TEC wallon est de 530 millions d’euros : une politique publique de mobilité deux fois moins chère que les biocarburants, qui procure une plus-value sociale, économique et environnementale nettement supérieure, tout en soutenant au bas mot 10 à 20 fois plus d’emplois.
Le rapport montre que le surcoût futur pourrait encore augmenter, à moins que le gouvernement fédéral ne valide une diminution des taux d’incorporation obligatoire. Une telle diminution, conforme à la législation européenne, libérerait en outre des surfaces agricoles pour faire face à la crise alimentaire mondiale, tout en réduisant les impacts environnementaux et climatiques négatifs des biocarburants.
Télécharger le rapport
Rapport sur les surcoûts dus aux biocarburants (version française)
Report extra kosten biobrandstoffen (Nederlandse versie)
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