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Réaction de Canopea à la sortie de la nouvelle Déclaration de Politique Régionale (DPR) wallonne 2024-2029.
Dans sa déclaration de politique régionale, le nouveau gouvernement de Wallonie déclare d’entrée de jeu qu’il veut faire “face au changement climatique et protéger la biodiversité avec lucidité et pragmatisme” (P.5 de la DPR). A la lecture du texte de 112 pages, Canopea ne peut que regretter au contraire un manque de lucidité et d’ambition face aux enjeux environnementaux et aux moyens d’y répondre. Certaines propositions, notamment en matière de rénovation énergétique, d’aménagement du territoire ou de biodiversité sont toutefois positives.
L’environnement apparait très peu dans la DPR. Sylvie Meekers observe : “La partie consacrée à l’environnement dans la conférence de presse était de 1 minute 20 sur 2 heures de conférence… Autre exemple, le mot “durable” apparait très peu (28 occurrences) et n’apparait pratiquement pas dans la partie consacrée à l’économie ou à l’emploi. C’est symptomatique… En matière d’intégration transversale de la question environnementale, on espérait mieux”.
Elle poursuit : “Les objectifs, notamment en matière de climat ou de biodiversité sont maintenus, mais on se demande comment les deux partenaires du Gouvernement comptent les atteindre et, surtout, les propositions restent très évasives”.
C’est ce qui ressort de notre analyse exhaustive de la déclaration. Nous avons analysé à quelle hauteur les 75 mesures régionales que le mouvement environnemental proposait dans son mémorandum se retrouvent dans la déclaration de politique régionale. Le résultat final est plutôt mitigé avec une évaluation globale de 2/5.
Concernant les mesures proposées par la coalition turquoise, “ Une politique qui incite des comportements vertueux est une bonne chose, mais on sait bien qu’il faut aussi parfois activer le bâton avec des mesures règlementaires, voire d’interdiction. Pour le nouveau gouvernement, déréglementer semble la boussole principale, que ce soit sur les permis environnementaux, l’agriculture, la mobilité…”
“Quand, parfois, l’interdiction de produits, tels que les pesticides nocifs pour la santé, est envisagée, ce n’est que “s’il existe des alternatives”. Ce faisant, le gouvernement donne clairement priorité à la compétitivité à court terme, avant, par exemple, la santé des Wallon.nes “.
“La logique en matière d’environnement est de faire le minimum par rapport à ce qui est demandé par l’Europe, soit, selon eux, la fin du Gold Plating. Quand on sait qu’au niveau européen, l’ambition environnementale est aussi revue à la baisse, on se demande où l’on pourra encore trouver de l’ambition”
Finalement, nous identifions certains secteurs ou la déclaration avance des propositions intéressantes sur lesquelles il y a moyen de construire certaines briques d’une Wallonie durable, par exemple en matière d’aménagement du territoire, de logement ou de biodiversité. “Nous continuerons donc à jouer notre rôle d’acteur constructif pour faire avancer ce qui peut avancer” conclut Sylvie Meekers.
Bien sûr, une DPR reste toujours suffisamment floue et peut encore permettre l’ambition. “Nous espérons que les ministres compétents monteront davantage d’ambition environnementale que ce que cette première analyse de la Déclaration wallonne ne nous laisse entendre”.
Note globale : 2/5
Méthodologie de calcul de la note: En juillet 2023, Canopea a publié son mémorandum régional. Le mouvement environnemental y proposait 75 mesures prioritaires pour que la Wallonie se mette sur une trajectoire qui permet le maintien d’une planète viable. Ces mesures concernent le climat, la biodiversité, mais aussi l’économie ou la gouvernance environnementale. Nous avons évalué si ces mesures se retrouvaient dans la DPR (avec une note de 1 à 5). La note globale attribuée à cette DPR est une moyenne de ces différentes notes par thématiques.
