Inter-Environnement Wallonie déplore le manque de vision des mesures adoptées par le gouvernement fédéral
Au terme d’un conclave de trois jours, le Gouvernement fédéral a bouclé son budget en accouchant de mesure(tte)s dont la dimension environnementale est vantée par les parents.
Inter-Environnement Wallonie ne peut que se féliciter de la prise de conscience de l’importance de mettre sur pied une fiscalité environnementale. La fédération, qui regroupe plus de 150 associations de protection de l’environnement en Région Wallonne, regrette toutefois qu’il s’agisse ici de mesures accouchées au forceps dans un exercice de bouclage de budget et non d’une réforme structurelle mettant l’outil fiscal au service des défis urgents à relever pour la viabilité de notre planète.
Depuis que la Vérité leur est apparue à la vision du film d’Al Gore, nos ministres (à l’instar de l’ensemble du monde politique) ont fait de l’environnement et du climat des incontournables de leur communication. Le label environnemental est devenu vendeur et il importe désormais de le mettre en évidence. La présentation des résultats du dernier exercice budgétaire de la législature, bouclé au terme de trois jours de discussions, n’échappe pas à la règle. Un panel de mesures labellisées «climat» a vu le jour : taxation des emballages plastiques, soutien à la création de logements sociaux durables, valorisation de la voiture dite propre…
La prise de conscience semble au rendez-vous et on voudrait se réjouir sans réserve de ces décisions visant à soutenir la (très médiatique) lutte contre les émissions de CO2.
Pourtant, l’impression générale qui se dégage de l’exercice de ce week-end relève plutôt de l’insatisfaction. Ce conclave a, en effet, débouché sur un set de mesures hétéroclites visant avant tout à équilibrer tant bien que mal le dernier budget d’un gouvernement en fin de vie. De révision structurelle de notre système fiscal centrée sur une réduction du gaspillage des ressources naturelles et une possibilité de création d’emplois durables, point.
S’il fallait ne citer qu’une mesure alimentant cette insatisfaction, nous ne manquerions pas de pointer du doigt celle relative à la modulation de la déductibilité des coûts des voitures de société en fonction de leurs émissions de CO2. L’urgence actuelle impose des mesures radicales dans le secteur de la mobilité qui est, de loin, le plus problématique en matière de CO2. C’est la déductibilité même des voitures de société, véritable «pousse au crime environnemental», qui devrait être mise en cause pour que des résultats soient tangibles !
La campagne électorale est lancée. Inter-Environnement Wallonie ne manquera pas de se battre sur tous les fronts pour que le prochain gouvernement prennent des décisions sérieuses et ambitieuses en matière fiscale.
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