Depuis plus de 15 ans, le programme européen URBACT promeut un développement urbain intégré, faisant la part belle au développement durable. Mise en réseau, apports d’expertise et échanges de bonnes pratiques… de l’eau bénite pour les villes. Les aides et l’accompagnement restent en effet beaucoup trop faibles pour les aider à relever les défis auxquels elles doivent faire face aujourd’hui. Lumière sur cet outil dont beaucoup ignorent encore l’existence…
Financé par le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional), ce programme s’adresse aux villes, métropoles ou agglomérations, peu importe leur taille ou leur population, d’un des 28 états membres, ainsi qu’à deux pays partenaires : la Norvège et la Suisse. Son principal objectif est la construction de réseaux d’échanges et de travail entre ces différentes villes ou agglomérations. Il est donc l’occasion pour leurs représentants de partager leurs expériences et leurs projets en matière de développement urbain sur des thématiques bien précises comme le logement et l’habitat durable en ville, la dynamisation du commerce et de l’artisanat en milieu urbain, les défis auxquels doivent faire face des petites villes proches de grandes métropoles régionales ou nationales, la transition énergétique des villes ou encore l’inclusion sociale.
En Belgique, plusieurs villes participent activement à divers réseaux. Certaines en tant que pilote, d’autres comme partenaires, en sachant qu’une même ville peut être partenaire de plusieurs réseaux. Ainsi, la ville de Gand s’est investie, entre autres, dans un réseau dont l’objet était la réaffectation d’espaces urbains abandonnés (REFILL), Anvers était partie prenante d’un réseau dont la thématique était l’attractivité du tissu urbain (sub>Urban) mais a également travaillé sur la résilience et la durabilité des villes (Resilient Europe). Quant à Bruxelles – autant la région que la ville, est active sur les enjeux liés à la logistique urbaine (Freight Tails) et sur la réaffectation de bâti existant inoccupé (2nd Chance). En Wallonie, seul le GAL (Groupe d’Action Locale) Pays des Condruses s’est lancé dans l’aventure sur les questions de l’agriculture urbaine dans les petites villes (Agri-Urban), rejointe tout récemment par Seraing qui va très prochainement participer à un nouveau réseau consacré à la requalification du résidentiel vacant (ALT/BAU).
Pratiquement, URBACT lance une à deux fois par an un appel à projets qui dure 3 à 4 mois. C’est pendant cette période que vont se porter candidats de nouveaux réseaux, constitués d’une ville leader et de 2 à 3 villes partenaires, sur des thématiques bien précises. Sélectionnés par un Comité européen composés de représentants de chaque état membre, les réseaux retenus vont entamer le travail pendant une première phase de 6 mois, tout en étoffant le réseau pour atteindre un nombre de 6 à 8 villes via un appel à intérêt. Notons qu’un même réseau ne peut comprendre plus d’une ville d’un même pays et qu’un critère de représentativité des catégories de régions propres au FEDER sera également appliqué (villes issues des régions moins développées, en transition et plus développées).
Concernant les financements, l’enveloppe globale d’URBACT est répartie entre les réseaux, puis entre les villes investies dans chacun de ces réseaux. Ce financement permet aux villes leader et partenaires d’assurer du temps de travail investi dans le réseau (présence et préparation), des frais de déplacement ou encore de logistique liés à l’organisation et à la participation à ces échanges, et ce pendant une période deux ans.
Pour gérer et animer ces réseaux à l’échelle nationale, l’Europe a mandaté des organismes pour chaque pays. Chez nous, c’est le LEPUR, le Centre de Recherche sur la Ville, le Territoire et le Milieu Rural de l’Université de Liège, qui gère le réseau belge, en collaboration avec l’Université de Gand.
Etant donnée la faiblesse des moyens, le manque d’accompagnement et de mise en réseau en Wallonie concernant la politique de la ville, cet outil représente une très belle opportunité pour échanger, apprendre, partager sur des pratiques et des projets qui devraient participer à la construction de villes plus durables et donc, plus vivables. Que vous soyez membres d’associations ayant un intérêt sur les thématiques liées à la ville, membre d’une CCATM confrontée à des enjeux urbains, ou tout simplement un citoyen soucieux du bon développement de votre quartier, n’hésitez pas à partager cette information et à noter dans votre agenda que le Point de contact national belge URBACT organisera le 29 janvier 2019 une séance d’information sur le prochain appel à candidatures URBACT qui sera lancé le 7 janvier prochain. Les informations suivront sur le site www.urbact.eu/urbact-en-belgique. . En attendant, n’hésitez pas à contacter Zoé Lejeune (zoe.lejeune@uliege.be) pour obtenir des précisions.
Crédit photo : http://urbact.eu/urbact-glance