C’est officiel ! Le Parlement européen a voté pour la révision de la Directive européenne régulant la qualité de l’air que nous respirons. Un vote qui était nécessaire pour mieux protéger la santé en respectant davantage les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si la révision du texte aurait dû être bien plus ambitieuse, nous pouvons quand même parler d’une « petite » victoire. Une analyse succinte du nouveau cadre légal !
Ces derniers mois, plusieurs associations de la société civile se sont mobilisées pour convaincre les décideurs européens quant à l’urgence d’améliorer le cadre légal en matière de qualité de l’air. Car si l’air que nous respirons en Belgique est sain aux yeux de la loi, il ne l’est guère au regard des recommandations sanitaires.
En effet, les normes à respecter – c’est-à-dire les concentrations maximales admises de polluants dans l’air– se basent actuellement sur de vieilles recommandations scientifiques remontant à 2005. En vingt ans, de l’eau a coulé sous les ponts. Pléthore de nouvelles études ont mis en avant de nouveaux liens de causalité entre l’apparition de certaines maladies et l’exposition aux polluants de l’air. Les avancées scientifiques médicales, qui ne cessent de s’affiner, appellent à des normes plus ambitieuses pour protéger davantage la santé de la population.
Dans son dernier rapport dédié à la santé-environnementale, l’Agence européenne de l’environnement soulignait que la pollution de l’air est le premier fardeau environnemental en matière de santé. « La mauvaise qualité de l’air nuit à la santé et au bien-être des personnes et est à l’origine d’environ 300 000 décès prématurés par an, uniquement en Europe. »1
Comme le rappelle Xavier Brenez, directeur des Mutualités Libres : « Un air plus pur permettra aux États membres d’économiser beaucoup d’argent sur les soins de santé grâce à la réduction du nombre de visites chez le médecin généraliste et aux urgences. Pour la Belgique, le respect des normes de l’OMS en matière de pollution par les particules permettrait d’économiser 43 millions d’euros de soins de santé par an, rien qu’en raison de la réduction du nombre de consultations de médecins généralistes. Les normes européennes révisées en matière de qualité de l’air représentent un potentiel d’économies important pour la sécurité sociale en matière de soins de santé »2.
La proposition de la Commission européenne a donc été acceptée par le parlement. Il ne restera « plus qu’à » transposer cette Directive dans le cadre réglementaire de chaque région belge. Il reste donc du pain sur la planche pour convaincre nos décideurs, qu’en Belgique, nous pouvons être encore plus ambitieux que la Directive et se classer parmi les élèves modèles de la classe européenne.
Crédit image d’illustration : Adobe Stock
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- 2023, Agence européenne de l’environnement, « Signaux de l’AEE 2023 – La santé et l’environnement en Europe »
- 24/04/2024, HEAL, « Communiqué de presse, ” The EU Healthy Air Coalition welcomes European Parliament vote for cleaner air and better health”