Vindedious… ça commence à bien faire !

Trois mots pour résumer la situation : « DANS LA DECHE !!! ». La situation financière de plusieurs associations environnementales s’avère à nouveau précaire… conséquence directe des retards récurrents dans la liquidation des subventions publiques dont elles bénéficient. Si la Meuse est à sec tous les trois ans, les comptes de plusieurs ONG d’environnement le sont chaque année.

Alors qu’a priori rien ne la rapproche d’une cuve de réacteur nucléaire, y aurait-il également une fissure dans la Déclaration de politique régionale wallonne ? Certains engagements du Gouvernement se seraient-ils volatilisés? Pour rappel, la DPR reconnaît expressément que les associations «exercent des missions d’intérêt collectif complémentaires aux pouvoirs publics, ce qui renforce une forte implication associative dans les processus de prise de décision[Projet de déclaration de politique régionale wallonne 2009-2014 « Une énergie partagée pour une société durable, humaine et solidaire », p. 258»] et poursuit en reconnaissant « (…) le rôle essentiel que jouent les acteurs du non-marchand dans le maintien du tissu social et, partant, (…) l’importance de reconnaître et de soutenir ces secteurs comme des gisements d’emplois et d’actions bénévoles dont la valeur ajoutée sociale est incontestable (…)[[Projet de déclaration de politique régionale wallonne 2009-2014 « Une énergie partagée pour une société durable, humaine et solidaire », p. 258]]» . L’effet d’annonce, jeudi dernier, de la mise en œuvre de la charte associative est une chose, mais l’adoption de mesures concrètes se fait attendre.

A ce jour, en ce qui concerne le financement de notre Fédération d’associations par la Wallonie, le constat est simple : une seule convention sur sept a été signée, une seule tranche de subvention liquidée alors que les projets ont débuté il y a… plus de huit mois. Pas facile de rémunérer le personnel et de financer les projets dans un tel contexte. Quels que soient les prétextes, les excuses, les promesses, la situation pose question quand on sait, qu’à côté de cela, les engagements du fédéral, de la Région bruxelloise ou de la Fédération Wallonie-Bruxelles vis-à-vis d’IEW sont honorés à temps et heure.

IEW n’échappe pas à ce qui semble devenir au fil des années une fatalité. Elle a officiellement interpellé le Ministre-Président du Gouvernement wallon et a introduit une réclamation auprès du Médiateur de la Région wallonne. Ce n’est pas la première fois qu’IEW dépose une telle réclamation; il en avait été de même en 2010 à pareille époque. Nous avions d’ailleurs salué le travail accompli par cette institution qui assure un suivi régulier dans l’évolution du dossier. L’alerte a donc été lancée : le plan d’intervention d’urgence doit absolument être mis en œuvre par les autorités.

Alors qu’en 2010, notre Fédération, avec d’autres associations, communiquait au Gouvernement wallon un cahier de revendications tendant à objectiver les mesures concrètes à mettre en œuvre sur le court terme pour palier aux lacunes du système de financement, force est de constater, qu’à nouveau, la situation financière de bon nombre d’associations environnementales demeure des plus préoccupantes. Un tel immobilisme pose question quant à la volonté réelle des autorités publiques d’améliorer et de rendre plus efficientes les modalités de financement du secteur associatif.

Les mauvaises langues diront probablement : « Soyez déjà heureux de bénéficier de subventions publiques compte tenu de la conjoncture actuelle ». Ces propos maladroits sont dépourvus de bon sens et reviennent à faire fi du rôle essentiel que jouent les associations environnementales que ce soit en matière de sensibilisation du public à l’environnement, de relais entre les autorités publiques et la société civile ou de poisson pilote.

Un constat s’impose: la Wallonie semble incapable de mettre en œuvre l’amorce de la simplification administrative qui résoudrait des problèmes largement objectivés dans le cahier de revendications adressé au Gouvernement en 2010. Aujourd’hui IEW constate que personne n’assume vraiment et tout le monde renvoie la responsabilité sur autrui.

Si la présence d’une fissure n’est pas toujours à l’origine de la faillite d’une entreprise, quelles seraient les conséquences pour un Gouvernement de la faillite de l’ensemble du secteur associatif environnemental ?

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