L’économie linéaire ou le schéma « prélever-fabriquer-consommer-jeter » se révèle non durable et aujourd’hui l’économie circulaire a le vent en poupe. Si ces dernières années l’accent a surtout été mis sur le recyclage, la réutilisation, située à un niveau supérieur dans la hiérarchie de gestion des déchets, recèle pourtant un important potentiel de développement.
D’un point de vue environnemental, l’allongement de la durée de vie des produits par le réemploi prévient ou retarde la production d’un produit de remplacement et donc le prélèvement de matières premières. La réutilisation permet aussi de retarder la génération d’un déchet et de son traitement… et les coûts environnementaux qui y sont liés.
Par ailleurs, les activités de réutilisation sont réalisées à l’échelle d’un territoire restreint : la ville, le bassin de vie, la province ou la région, selon les flux traités. Cet ancrage territorial offre de multiples avantages :
- Une activité économique non délocalisable.
- Des transports limités qui permettent une réduction de la consommation d’énergie et des émissions de CO2.
- La création d’emplois locaux, souvent pour des personnes peu formées ou en réinsertion professionnelle.
Cette approche transversale, alliant environnement, social et développement économique, crée aussi du lien entre des opérateurs issus de différents secteurs d’activités et entre les prestataires de services et les usagers, qu’ils soient donateurs ou acheteurs de biens de seconde main.
Nouveaux défis
Si la récup’ a de plus en plus de succès, ce secteur doit faire face à toute une série de défis pour professionnaliser et pérenniser ses activités tout en gardant sa plus-value sociétale et environnementale : la nécessité de développer la formation dans différents métiers, la nécessité de développer des partenariats avec des acteurs publics et privés, l’assurance d’un accès au gisement « biens et matériaux » à revaloriser, l’évolution des flux à revaloriser, tant en quantité qu’en qualité, etc. L’objectif étant de ne pas restreindre le secteur de la réutilisation à un phénomène « tendance » mais bien d’en faire un véritable acteur économique qui compte en Wallonie.
Autant d’enjeux intéressants à aborder avec les acteurs qui sont en première ligne. Inter-Environnement Wallonie, en collaboration avec Ressources, vous invite le mardi 15 octobre à une journée de visites et de rencontres d’acteurs de l’économie sociale actifs dans la réutilisation. L’idée étant de mieux connaître les filières de revalorisation des déchets et de comprendre les contraintes et défis des opérateurs.
3 visites et rencontres au programme :
- Ressourcerie du Val de Sambre qui collecte, trie et remet en état des objets et encombrants dans la région de Charleroi. Travail du bois, travail du fer, réparation de matériel électrique et électronique, relookage et design,…Différentes activités pour lesquelles des personnes sont encadrées afin de se réinsérer professionnellement.
- Trans’Form est une Entreprise de Formation par le Travail, dont une part des activités tourne autour des métiers de la gestion des déchets. Trans’Form revalorise des électroménagers et toutes sortes de biens de seconde main. De nouveaux objets au départ de biens de récupération sont également créés…
- Terre déploie des filières de réutilisation et de recyclage de textile usagé en circuits courts selon les principes de l’économie sociale et solidaire. Cette asbl développe aussi un réseau de boutiques de seconde main qui proposent toute l’année des vêtements de qualité à petit prix.
La participation est gratuite mais attention l’inscription est obligatoire car le nombre de places est limité.