La commune est un échelon essentiel pour la mise en place de politiques de lutte contre les changements climatiques : à travers ses compétences en matière de mobilité, de logement, d’énergie, ou encore via le rôle de premier plan qu’elle peut jouer dans la transition de par sa proximité avec le citoyen, les associations et le tissu économique local. En Wallonie, plus de 200 communes ont signé la Convention de Maires pour le climat et l’énergie. Ceci doit maintenant se traduire par la mise en place de plans d’action concrets et l’allocation de moyens suffisants !
La Convention des Maires en quelques mots
Lancée en 2008, la Convention des Maires est aujourd’hui « le plus grand mouvement de villes au monde pour l’action locale en matière de climat et d’énergie » : plus de 7.000 collectivités locales et régionales réparties dans 57 pays en font partie. Les communes participantes s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 20% en 2020 et de 40% en 2030. Pour ce faire, elles définissent et mettent en œuvre un plan d’action en faveur de l’énergie durable et du climat (PAEDC) qui décrit les actions concrètes à entreprendre. Tous les deux ans, les communes participantes rendent compte de l’avancement de la mise en œuvre de leurs plans.
Au-delà de l’aspect strictement climatique, c’est la qualité de vie et le dynamisme du territoire qui peuvent largement bénéficier de la mise en place de la Convention des Maires.
Participation des communes wallonnes
Si beaucoup de communes wallonnes ont rejoint la Convention des Maires ces dernières années, notamment grâce au soutien financier de la Région via le programme POLLEC, il n’est pas exagéré de dire que la mise en œuvre concrète n’est pas encore à un niveau suffisant. Alors que plus de 200 communes ont signé la Convention des Maires, il n’y en a encore que 80 qui ont défini leur plan d’action. Quant aux communes wallonnes qui ont déjà rendu compte des actions menées, il n’y en a que six (Braives, Burdinne, Herve, Hotton, La Roche et Wanze). A titre de comparaison, ce sont près d’une centaine de communes flamandes qui ont déjà rendu compte de leurs actions au sein de la Convention des Maires.
Malgré ces difficultés, la dynamique actuelle est positive en Wallonie, avec une réelle possibilité de rattraper le retard et positionner nos communes sur l’enjeu climatique au sens large. A l’approche des élections communales, en octobre 2018, nous sommes assurément à un moment où il est utile d’interpeller nos autorités communales (administrations, bourgmestres, échevins…) sur ce qu’elles font pour s’adapter aux dérèglements du climat, et où elles en sont dans la mise en œuvre de leurs engagements dans le cadre de la Convention des Maires.
- A titre d’exemple, le plan d’action de la Ville de Namur
- La ville de Leuven est une des plus avancées de Belgique, avec son programme visant une neutralité climatique pour 2030 et dans lequel sont actifs beaucoup d’acteurs locaux, comme l’université (KUL) et les structures de santé.
Des projets concrets à privilégier, en lien avec les citoyens
Les 80 communes wallonnes qui ont défini leur plan d’action ont une ambition plus haute que la moyenne en termes d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable.
Pour mettre en œuvre ces plans, un point essentiel réside dans la capacité des communes à allouer des ressources humaines suffisantes et qui soient suffisamment formées à la mobilisation et à la coordination des « forces vives » de leur territoire. La dynamique de la Convention des Maires peut en effet grandement bénéficier d’un ancrage dans le tissu citoyen, associatif et économique local. Qu’il s’agisse de développer la mobilité douce, comme la marche ou le vélo, pour faire diminuer le nombre de trajets en voitures réalisés dans la commune, de la mise en place de repas locaux et sans pesticides dans les écoles, de projets de rénovation énergétique par quartier, du développement et de la participation dans des projets d’énergie renouvelable, la qualité et la pérennité des projets est renforcée lorsqu’ils s’appuient sur une dynamique large et collective.
Un véritable dialogue entre habitants, usagers et gestionnaires des infrastructures communales mérite d’être initié. Ceci peut également participer à la redynamisation de nos démocraties à l’échelle locale, et à l’instauration d’une gouvernance plus transparente et ouverte à l’échange d’idées en Wallonie.