Tour d’horizon des énergies les plus développées dans notre scénario Our Energy Future. Parlons un peu de l’éolien off shore, soit l’éolien en mer. Le moins qu’on puisse dire est que cette technologie a le vent en poupe. En mer du Nord, c’est ce type de production renouvelable qui a connu les évolutions les plus notables en 2016. Au point de devenir LA solution énergétique ? Pas encore. Etat des lieux.
Tous les Wallons le savent, parler d’éoliennes, c’est risqué ! Et on les apprécie vraiment si elles s’installent… en mer. C’est en effet un des avantages de l’éolien offshore, il serait mieux accepté. Les parcs belges, posés sur leur banc de sable de Thornton au large de Zeebruges, en témoignent. Autre avantage conséquent, une éolienne tourne beaucoup plus en mer (3500Heure /an) que sur terre (2200 Heure/an) assurant ainsi une production électrique plus constante.
Mais jusqu’ici le frein principal à son développement était le prix. Alors que pour produire un mégawattheure (MWh) d’éolien sur terre, il faut compter 79 €, le Gouvernement fédéral a récemment attribué des concessions au Consortium Norther et Rentel sur base d’un prix de respectivement 124€ et 129,8 €. Dans notre propre scénario Our Energy Future, sorti en décembre, nous tablons d’ailleurs sur des coûts semblables…
Les derniers parcs éoliens lancés en mer du Nord semblent avoir changé (bouleversé ?) la donne. Ainsi on a vu aux Pays-Bas des parcs éoliens attribués à des opérateurs sur base d’un coût de 72,7€/MWh (pour le parc de Dong energy) et même à 54,5€/MWh (pour le parc attribué à Shell), soit la moitié des derniers parcs belges.
Ces prix plancher pourraient-ils être atteints en Belgique ? Le Gouvernement fédéral a posé récemment la question à la CREG, le régulateur du marché de l’électricité. A condition de revoir comment sont attribués les concessions offshore en Belgique, le soutien pour les prochains parcs pourrait être revu significativement à la baisse sans toutefois atteindre les prix de nos voisins du Nord (La CREG parle de 80€/MWh) estime le régulateur.
A ce prix, l’éolien en mer devient compétitif par rapport aux autres moyens de production électrique. L’éolien en mer pourrait donc connaître une accélération fulgurante dans les prochaines années, quitte à modifier la vision qu’on avait jusqu’ici d’un mix énergétique renouvelable optimal….
LA Solution ?
De la à dire que l’éolien en mer est la solution miracle, il y a un pas que nous ne pouvons franchir. En matière d’énergie, il n’y a pas de solution unique. L’avenir est à un mix d’énergies renouvelables allié à une plus grande flexibilité dans la manière dont nous utilisons l’électricité et à d’avantage de sobriété.
D’une part, même d’un point de vue du coût, l’éolien en mer devrait tout de même rester plus cher que l’éolien sur terre et le photovoltaïque à terme. Tout le monde aura donc les yeux braqués sur les prochains appels d’offre pour l’éolien off shore en mer du Nord. D’autre part, d’un point de vue wallon, nos décideurs vont se poser la question du « retour sur investissement » que cette technologie peut offrir à la Région en terme d’emplois notamment. Quand la Wallonie soutien l’installation et l’entretien d’un panneau photovoltaïque ou d’une chaudière hautement efficace, elle fait tourner son économie… Car l’industrie et les PME qui se sont développées autour de l’off-shore sont surtout basées en Flandres pour des raisons géographiques évidentes, alors que la compétence et les soutiens mis en place restent fédéraux… Il est évident que in fine, c’est aussi ce genre de considération qui trotteront dans la tête de nos élus francophones quand il faudra revoir à la hausse les objectifs renouvelables…