La Wallonie a du potentiel à revendre : tourisme, participation citoyenne, richesses du sous-sol, désir de nouvelles formes d’habitat, foisonnement de technologies high-tech et low-tech. Pour permettre à ces atouts de se développer tout en préservant le bien commun dans le respect de l’environnement, trois options.
Première option : indifférence au potentiel wallon – on se croise les bras.
Deuxième option : pensée positive, « Je lui souhaite le meilleur, à la Wallonie, elle le mérite ! » – on croise les doigts.
Troisième option : se mouiller pour permettre à ces atouts de se développer tout en préservant le bien commun dans le respect de l’environnement – là, ça va croiser le fer. Pourquoi ? Parce qu’avoir l’ambition politique de mettre en place un cadre qui colle aux enjeux et leur donne de l’élan, cela suscite nécessairement de la polémique et de bonnes grosses disputes de principe.
Le SDER personnifie par excellence la troisième option. En lieu et place de SDER, il faut sans doute dire désormais SDT, Schéma de Développement du Territoire, puisque c’est son nouveau nom depuis que le Parlement de Wallonie a adopté le Code de Développement Territorial en juillet dernier. Mais ce changement d’appellation ne change rien au défi gigantesque que représente toute tentative de structuration du territoire. Lors de la mandature précédente, Philippe Henry, alors ministre de l’aménagement du territoire, avait mené les négociations jusqu’à l’adoption par le Parlement de Wallonie. Mais les élus locaux, notamment en province de Luxembourg, avaient fait monter un tel chœur de mécontentement, que la nouvelle majorité s’était, dans sa Déclaration de Politique Régionale, prononcée pour une réécriture du SDER.
On était loin de se douter que cette nouvelle réécriture du SDER de 1999 (toujours d’application) allait prendre la tournure d’un diagnostic complet. La Conférence Permanente de Développement Territorial n’avait-elle pas produit un diagnostic en 2011 ? Si si. D’ailleurs, c’est à nouveau la CPDT qui a recentré ses forces vives sur les recherches et les synthèses nécessaires à ce nouvel état des lieux. Le ministre Carlo Di Antonio l’a chargée de l’analyse contextuelle et de l’actualisation du diagnostic de 2011. Entre autres sujets à aborder : les défis ruraux, la coopération transfrontalière, l’évolution du besoin d’espace par secteur d’activité.
Comme écrit tout récemment dans la Lettre des CCATM consacrée à la Frontière, un colloque de la CPDT aura lieu cet automne à Mons, entièrement consacré au SDER devenu SDT. La date choisie est le 8 décembre et le lieu est le MICX de MOns (aux Grands-Prés) : tout sur cet événement majeur, ICI.
Les Mardis [tabous] du territoire
Le Mardi [tabou] est un type de formation, particulier à IEW, dont le propre est d’explorer de nouvelles pistes de travail. Il se déroule de 12 à 14h. L’entrée est gratuite.
25 octobre : « Pairi-Daiza : Parcimonie, Patrimoine et Participation » par Hélène Ancion, IEW.
8 novembre : « Tiny, mini, comfy : le logement en question » par Jacques Teller du LEMA-ULg et Nicolas Bernard, des Facultés Saint-Louis.
22 novembre : « La vie dans le sol (le monde invisible) » par Georges Michel et Laurence Remacle de la CWEPSS.
20 décembre : « Arts numériques et espace public » par Pierre-Yves Desaive, Musées Royaux des Beaux-Arts, département de l’art contemporain.
Ce cycle de conférences aura lieu cette année au Chat à Sept Pattes, une salle de Saint-Servais, à 8 minutes à pied de la gare de Namur.
Chacun des Mardis [tabous] proposés cette année met le hors-piste à l’honneur, en bousculant la logique qui voudrait que la loi vienne avant la réflexion.Un Mardi [tabou] constitue l’occasion de montrer le chemin pour qu’ensuite l’aménagement du territoire s’y engage.
Les Mardis sont par définition très libres… donc il faut s’inscrire à l’avance !
RÉSERVATIONS : j.debruyne@iew.be – 081 / 390 750
Mardi 25 octobre : « Pairi-Daiza : Parcimonie, Patrimoine et Participation » par Hélène Ancion, IEW.
868 ans se sont écoulés depuis la fondation de l’abbaye cistercienne de Notre-Dame de Cambron au bord de la Dendre, le 1er août 1148. Implanté sur le site depuis 1993 sous l’appellation Paradisio, Pairi-Daiza s’emploie de bien des manières à devenir un vrai paradis. Ce Mardi [tabou] du territoire analyse comment le parc animalier travaille sur des critères d’occupation du sol et d’utilisation des ressources, se rapproche de son patrimoine ordinaire (flore, faune, sol et constructions) et fait de la participation de tous un plébiscite.
Le renard qui revenait d’aller faire ses courses. Hainaut, été 2016. Document Sabine Rouard.
Mardi 8 novembre : « Tiny, mini, comfy : le logement en question » par Jacques Teller du LEMA-ULg et Nicolas Bernard de l’Université Saint-Louis – Bruxelles.
Deux orateurs pour un même Mardi ! Face à une offre immobilière souvent hors de prix et peu imaginative, nos contemporains sont tentés par des façons d’habiter qui réconcilient le confort et le plaisir avec une attitude responsable vis-à-vis de la ressource « sol ». En Wallonie et à Bruxelles, les autorités acceptent mal le « petit logement », elles sont pourtant au premier rang pour constater l’acuité de la question de l’accès au logement. Le besoin d’intimité et d’émancipation des personnes, quels que soient leurs revenus, est naturel et légitime. Les aspects juridiques et la dimension réglementaire sont de toute première importance : qu’est-ce qui est autorisé et, dès lors, vers quoi pourrait-on aller ?
Mardi 22 novembre : « La vie dans le sol (le monde invisible) » par Georges Michel et Laurence Remacle de la CWEPSS.
Le sous-sol entraîne bien des contraintes en matière d’aménagement du territoire. A la découverte des interactions homme / surface / sous-sol, la Commission Wallonne d’Etude de Protection des Sites Souterrains va nous offrir un angle d’observation inhabituel pour des phénomènes dont nous connaissons souvent la face visible, tellement plus familière. Cette association membre d’IEW nous montrera l’importance des données souterraines et des relevés, vis à vis de l’évolution de l’état de notre environnement mais aussi vis à vis de notre réalité économique et sanitaire.
Mardi 20 décembre : « Arts numériques et espace public » par Pierre-Yves Desaive, Musées Royaux des Beaux-Arts, département de l’art contemporain.
SmartCities, ville intelligente, quartier hyper-connecté, n’en jetez plus ! Pour raison retrouver dans cette foire aux superlatifs, partons sur les sentiers tracés par les artistes numériques. Situés à l’intersection de l’art technologique et de l’art des médias, ils utilisent les nouveaux outils de production de l’information et de la communication pour interroger le statut d’une humanité sans cesse plus connectée. Transposée dans le domaine de l’art public, leur démarche repousse les frontières du possible, et nous invite à réfléchir sur la manière dont notre environnement est aujourd’hui saturé par des technologies de plus en plus envahissantes et intrusives. Souvent soutenus par une réflexion à portée sociologique, écologique ou politique, leurs projets reflètent les profondes mutations en cours dans l’urbanisme contemporain au niveau mondial.
Pour vous inscrire :
RÉSERVATIONS : j.debruyne@iew.be – 081 / 390 750