Vous voulez des emplois ? Optez pour le renouvelable !

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Une première étude du Bureau du Plan (avec le VITO et l’ICEDDD) a montré que la Belgique a le potentiel technique pour passer à un système énergétique basé à 100% sur les énergies renouvelables en 2050. Une nouvelle étude montre aujourd’hui qu’atteindre 100% de renouvelables en Belgique créerait de 21.000 à 65.000 emplois à temps plein d’ici 2030[Danielle Devogelaer, Walking the green mile in Employment. Employment projections for a green future, [Working Paper 7-13, Bureau du plan, septembre 2013.]] .

Ce système énergétique 100% renouvelable présente trois avantages indéniables. Premièrement, une baisse significative de la dépendance aux importations de combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) qui allège notre facture énergétique externe et réduit les risques politiques et économiques liés à ces importations. Deuxièmement, une diminution des émissions de gaz à effet de serre et, partant, des conséquences de ces émissions pour l’homme et la planète. Et enfin, ce système permettrait la création de nombreux emplois. Les créations nettes d’emplois s’expliquent principalement par les caractéristiques des technologies renouvelables: comparativement aux combustibles fossiles, leur intensité de travail est plus élevée et la chaîne de création de valeur est plus longue. Autrement dit, on crée davantage d’emplois par unité d’énergie produite (et consommée) dans un système renouvelable que dans un système fossile.

Ces emplois seront-ils localisés en Belgique ou seront-ils créés à l’étranger ? La réponse est double. D’une part, le développement à grande échelle des énergies renouvelables ira inévitablement de pair avec une hausse des importations de technologies, par exemple de panneaux solaires ou de turbines. D’autre part, d’importants segments de la chaîne seront localisés sur notre territoire. Ces emplois touchent essentiellement à l’installation et à l’entretien de ces sources d’énergies renouvelables, par exemple, l’installation et l’entretien des panneaux, des turbines, la certification des importations et de la production, le recyclage mais aussi dans le domaine du bâtiment, l’isolation, la rénovation, l’installation de pompes à chaleur, de triple vitrage et de vitrage quatre saisons… Nombre de ces emplois sont aujourd’hui difficilement pourvu et se retrouvent d’années en années sur les listes de métiers en pénurie, voire de professions critiques. Des efforts importants en matière de formations doivent donc être fait au plus vite pour ne pas manquer cette opportunité. Initialement, en 2030, entre 18.000 et 53.000 emplois (ETP) seraient créés.

Cependant des gains de productivité induits aussi une baisse des coûts et, par conséquent, pourraient réduire les effets indirects sur la compétitivité?. Enfin, les exportations pourraient jouer un rôle de catalyseur : si les marchés à l’exportation sont séduits par notre savoir-faire, davantage d’emplois pourraient être créés, ce qui nous conduirait à une fourchette située entre 21.000 et 65.000 emplois d’ici 2030.

Pour éviter que la hausse des prix de l’énergie impacte la compétitivité des entreprises et empêche la création de ces emplois, la question de l’efficacité énergétique ne doit pas être évacuée. Si l’ensemble des agents économiques, entreprises, particuliers, tertiaire, etc. consomment moins d’énergie, la facture énergétique finale ne sera pas forcément plus élevée et l’effet net de la transition énergétique sur l’emploi sera positif.