Wallons et Bruxellois face à l’environnement (2) : plus sensible à la mobilité qu’au territoire

Du lundi 23 au vendredi 27 septembre, nous analysons pour vous un sondage commandé par IEW (avec le soutien de la Wallonie) sur la perception des enjeux environnementaux par les habitants de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Aujourd’hui, focus sur leurs préoccupations en matière de mobilité et d’aménagement du territoire..

De façon générale, les questions de mobilité sont mieux appréhendées par les sondés que celles relatives à l’aménagement du territoire. Le contact plus concret, plus direct avec le quotidien par la mobilité opposé au caractère transversal et plus « méta » de l’aménagement constitue peut-être un élément d’explication de cette situation.

Les sondés sont en attente d’actions politiques importantes en matière de mobilité (pourcentages importants remportés par chacun des items mobilité, en particulier en Wallonie), avec une prédominance à la réponse à apporter aux enjeux climatiques (« diminuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport » : 83% des sondés jugent cet enjeu prioritaire ou très prioritaire). Alors que l’enjeu global des changements climatiques recule dans les préoccupations globales des citoyens, le lien qui est fait entre cet enjeu et la responsabilité portée par le secteur du transport à cet égard est quant à lui bien perçu.

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Si la sensibilisation aux incidences du système de transport actuel semble relativement importante dans la population (avec des pourcentages supérieurs à 50% des sondés qui considèrent ces préoccupations comme prioritaires, quel que soit l’enjeu !), les chiffres baissent pour les questions d’aménagement du territoire. Cela est sans doute dû à la formulation même des enjeux, plus fouillée et précise en mobilité qu’en AT.

Un pourcentage encore trop faible de sondés considèrent prioritaire ou très prioritaire de privilégier l’installation des habitations en agglomérations (40%), a fortiori dans des lieux bien desservis par les transports en commun (61%). Les questions d’étalement urbain et surtout les incidences de celui-ci ne semblent donc pas percoler suffisamment le débat public (37% des sondés ne considèrent pas comme un objectif de « privilégier l’installation des habitations en agglomérations plutôt qu’en rase campagne »). Toutefois, 64% des sondés refusent le libéralisme à tout crin en matière d’aménagement (« laisser libre cours aux souhaits de construction, quelque soit leur emplacement ») et 68% jugent prioritaire ou très prioritaire de « réduire les besoins de déplacement de la population en rapprochant les lieux de travail, les lieux de services et les lieux d’habitations ».

Une surprise du sondage est sans conteste l’accueil très favorable par les sondés de mesures relatives aux centres de télétravail mutualisés, enjeu jugé prioritaire ou très prioritaire par 78% des répondants (68% des Bruxellois pour 82% des Wallons, avec une graduation forte selon le niveau d’ « isolement de l’habitat », jusqu’à 90% pour les personnes habitant en maison isolée). Cet élément se retrouve dans les questions relatives à l’acceptabilité sociale des mesures (que nous traiterons ces mercredi 25 et jeudi 26).

Il semblerait donc que les sondés soient davantage prêts à modifier leurs habitudes quotidiennes (réduction des déplacements ou changement de mode de transport) plutôt qu’à remettre en cause des choix résidentiels plus structurants. Cela n’est, en soi, guère étonnant. Mais cela renforce la nécessité de pédagogie et de vulgarisation des enjeux d’aménagement du territoire.

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Etonnamment, la réduction du bruit émis par les moyens de transport, n’est jugé prioritaire ou très prioritaire que par 52% des sondés (avec un pourcentage légèrement supérieur, 56% pour les seuls Bruxellois) alors que de nombreuses études et enquêtes placent le bruit comme première nuisance vécue par les citoyens. L’impression de ne pouvoir agir au niveau politique sur ce point (décision vécue comme technique ?) pourrait être un élément d’explication de cet écart.

A suivre…

Demain: Les mesures souhaitées en matière de transports.

Fiche technique
Ce sondage commandé par Inter-Environnement Wallonie (avec le soutien de la Wallonie) a été réalisé par Dedicated entre le 28 août et le 5 septembre 2013 auprès d’un échantillon de 1.203 personnes représentatif des Wallons et Bruxellois âgés de 18 et plus.
La marge d’erreur maximale est de 2,8%.

Retrouvez tous les articles relatifs à ce sondage :
1. « Plus concernés qu’ils ne le disent »
2. « Plus sensibles à la mobilité qu’au territoire »
3. « Voiture sacrée et transports publics à améliorer »
4. « Acceptabilité – … ou non – des mesures proposés »
5. « Prêts pour des « villes et villages 30 »

Céline Tellier

Anciennement: Secrétaire générale et Directrice politique