Wallons et Bruxellois face à l’environnement (3): voiture sacrée et transports publics à améliorer

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Du lundi 23 au vendredi 27 septembre, nous analysons pour vous un sondage commandé par IEW (avec le soutien de la Wallonie) sur la perception des enjeux environnementaux par les habitants de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Aujourd’hui, leurs priorités en matière de mobilité.

Globalement, les mesures relatives à la route sont jugées moins prioritaires (avec, pour la moitié des items s’y rapportant, des chiffres inférieurs à 50%) que celles concernant les modes alternatifs, a fortiori le rail et les transports publics régionaux. Cela n’a, en soi, rien d’étonnant : les véhicules routiers continuent de bénéficier d’une image positive (bien que des études ont montré qu’elle était pour la première fois en recul) et tout ce qui pourrait porter atteinte à son utilisation est mal perçu. Mais cela montre également que les sondés sont en attente de mesures politiques fortes en faveur des transports publics dont l’utilisation pourrait être considérablement accrue si ces mesures étaient réalisées.

Le mythe technologique continue de percoler dans l’opinion publique : 74% considèrent le développement de la voiture électrique comme LA priorité en matière de transport routier. Ils sont (heureusement) tout aussi nombreux à souhaiter un soutien aux véhicules électriques de petite taille qui semblent donc être considérés comme une réponse valable aux problèmes de mobilité.
Un signal positif : 60% des sondés jugent prioritaire ou très prioritaire de « réduire les avantages fiscaux favorables aux voitures de société (utilisées comme avantage salarial) » et ils ne sont que 32% à s’y opposer (8% sans avis).

Les propositions relatives aux agrocarburants et à la construction (ou à l’arrêt de construction) de nouvelles routes montrent un relatif partage de la population sur ces questions. Une démarche pédagogique pour expliquer les incidences environnementales et sociales des agrocarburants semble nécessaire.

La diminution de l’attractivité de la voiture reste un point délicat : seuls 39% considèrent cet objectif comme prioritaire ou très prioritaire.

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Rail

Les propositions relatives au rail recueillent un véritable plébiscite de la population avec des taux très élevés de priorisation pour l’ensemble des items (entre 62% et 89%), à l’exception notable du dernier : « Réserver les investissements à la création ou à la rénovation de quelques grandes gares plutôt que d’investir dans la rénovation de l’ensemble des petites gares » (29% jugent cette proposition prioritaire ou très prioritaire, 61% ne la considère pas ou absolument pas comme prioritaire). De façon logique, l’item « Réserver les investissements à la création et/ou à l’entretien de petites gares réparties sur l’ensemble du réseau plutôt que d’investir beaucoup dans quelques grandes gares emblématiques » est considéré comme prioritaire ou très prioritaire par 76% des sondés. Cet élément interpelle d’autant plus qu’il va à l’encontre de la politique actuellement soutenue en matière ferroviaire avec, par exemple, des investissements colossaux dans la destruction-rénovation de la gare de Mons inscrits dans le Plan pluriannuel d’investissement du groupe SNCB au détriment d’une enveloppe globale de rénovation des gares et points d’arrêts non gardés du réseau.

Les priorités soutenues par les sondés concernent avant tout une amélioration du service (ponctualité, fiabilité, correspondances assurées, tarification intégrée, places assises, augmentation des fréquences en journée, en soirée et le WE, etc.) plutôt qu’une augmentation des infrastructures ou des investissements dans les bâtiments d’accueil en gare.

La réalisation de nouvelles lignes ferroviaires à destination avant tout touristique (liaison ferroviaire vers l’aéroport de Gosselies) est classée avant-dernière dans les propositions (62%). A l’inverse, le développement de nouvelles lignes pour un usage quotidien (74%) ou la remise en service d’anciennes lignes ferroviaires (71%) sont considérées comme plus prioritaires en termes d’infrastructures.

Les attentes des citoyens sont donc importantes en matière ferroviaire, en particulier en ce qui concerne l’amélioration de leur vécu quotidien du service offert. Il faudra dès lors être attentif au sort qui sera fait au prochain Plan Transport du Groupe SNCB ,qui doit justement définir le schéma d’exploitation du réseau, ainsi qu’aux Contrats de service public qui seront prochainement négociés. Ces deux documents seront en première ligne pour répondre aux attentes du public.

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Transports publics régionaux

Les demandes sont également importantes en ce qui concerne les transports publics régionaux. L’amélioration du service (respect des horaires et des temps de parcours, plus grande fréquence) est jugée prioritaire ou très prioritaire par 87% des sondés, au même titre que l’assurance de meilleurs correspondances avec le train (87%).

Le prix du billet des bus, trams et métros reste trop élevé selon les sondés qui sont 88% à juger prioritaire ou très prioritaire de le réduire. Par contre, et en toute logique, proposer aux usagers de payer plus cher pour de meilleurs services ne recueille que peu d’opinion favorable. 65% des sondés estiment même que ce n’est pas ou absolument pas une mesure prioritaire.

La perception du véritable coût du transport reste insuffisante, on le voit. En particulier, si le prix des transports publics reste appréhendable par les citoyens, le coût réel de la voiture (pour le citoyen ou pour la société) apparaît plus complexe à saisir.

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Vélo

En matière de vélo, même si les pourcentages sont proportionnellement moins élevés qu’ils ne l’étaient pour le rail ou les transports régionaux, la demande d’infrastructures de qualité est importante, en particulier en Wallonie (80% contre 67% des Bruxellois) et a fortiori dans les zones rurales (jusqu’à 87%). Plus de pistes cyclables en site propre (77%), plus de parkings sécurisés pour vélos (73%) mais aussi une véritable sensibilisation des automobilistes à l’égard des cyclistes (73%) sont jugés prioritaires.

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Marche

La demande d’infrastructures est également présente en ce qui concerne les piétons avec des espaces de circulation spécifiques (78%) et davantage de zones piétonnes dans les villes (73%).

Le travail sur la vitesse recueille moins d’opinions favorables mais avec un pourcentage tout de même plus élevé à Bruxelles pour la multiplication des zones 30 (60%), alors que la ville connaît déjà des efforts en la matière. Ces efforts semblent donc, a priori, être soutenus par la population (nous reviendrons en détail le vendredi 27 sur les réactions relatives à la Ville 30).

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A suivre…

Demain: L’acceptabilité sociale des mesures envisagées en mobilité et aménagement du territoire.

Fiche technique
Ce sondage commandé par Inter-Environnement Wallonie (avec le soutien de la Wallonie) a été réalisé par Dedicated entre le 28 août et le 5 septembre 2013 auprès d’un échantillon de 1.203 personnes représentatif des Wallons et Bruxellois âgés de 18 et plus.
La marge d’erreur maximale est de 2,8%.

Retrouvez tous les articles relatifs à ce sondage :
1. « Plus concernés qu’ils ne le disent »
2. « Plus sensibles à la mobilité qu’au territoire »
3. « Voiture sacrée et transports publics à améliorer »
4. « Acceptabilité – … ou non – des mesures proposés »
5. « Prêts pour des « villes et villages 30 »

Céline Tellier

Anciennement: Secrétaire générale et Directrice politique