Inconnus il y a encore quelques années, les réseaux sans fil sont aujourd’hui omniprésents dans notre société. Cette technologie offre de fait des avantages et un confort d’utilisation évidents : facilité d’installation, mobilité, baisse des coûts liés à la « banalisation » de ces systèmes. Mais…
Les réseaux Wi-Fi se développent donc partout, tant dans les lieux privés (domiciles, entreprises) que publics (aéroports, trains, gares, hôtels, etc.). Des millions de gens se retrouvent ainsi exposés involontairement aux rayonnements dont nous ne connaissons pas encore les effets sur le corps humain.
La majorité des équipements Wi-Fi installés actuellement se basent sur une fréquence de 2.4GHz et sont d’une puissance maximale de 100 mW (20 x moins que les téléphones portables). En outre, contrairement au téléphone portable que l’on porte à l’oreille, les bornes Wi-Fi se trouvent rarement à proximité immédiate de l’utilisateur. Les risques sanitaires sont donc probablement beaucoup plus faibles. Mais cela ne permet pas pour autant de conclure que les systèmes Wi-Fi sont inoffensifs à long terme.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des études récentes ont montré que les expositions aux radiofréquences émanant des stations de base et des technologies sans fil dans les zones publiques (dont les écoles et les hôpitaux) sont normalement des milliers de fois plus basses que les normes internationales. Elle précise également que « compte tenu des très faibles niveaux d’exposition et des résultats des travaux de recherche obtenus à ce jour, il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé ».
Une position rassurante relayée par une majorité de gouvernements mais qui ne fait pas l’unanimité.
Des scientifiques tirent la sonnette d’alarme
Les effets à long terme de ces technologies sur le corps humain inquiètent beaucoup les scientifiques et plusieurs associations militent depuis longtemps pour une évaluation des risques. Actuellement, seuls les effets thermiques de l’exposition aux champs émis par les équipements Wi-Fi sont pris en compte par les instances sanitaires internationales. Or pour de nombreux scientifiques, les risques encourus devraient être évalués également selon leurs effets non thermiques à moyen et long termes.
Le rapport BioInitiative[[Publié en 2007, ce rapport est le fruit du travail d’un groupe de chercheurs internationaux. Il constitue actuellement la plus grande recherche scientifique sur le sujet des pollutions électromagnétiques (1500 études passées en revue).]] estime qu’il ne faut pas limiter le développement du Wi-Fi si les seuils de puissance préconisés par l’ICNIRP[[Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants]] sont respecté, mais recommande toutefois l’utilisation d’alternative filaires à cette technologie dans les écoles et les bibliothèques fréquentés par de jeunes enfants, en vertu du principe de précaution.
Comme le souligne le Dr David Carpenter, spécialiste internationalement reconnu en toxicité environnementale à Albany, NY, les industriels et les gouvernements qui continuent à se référer à des normes obsolètes, et en dépit du poids des preuves en sens contraire, font une analyse sélective et restrictive des études scientifiques disponibles[[Extrait d’un article publié sur le site Internet de l’asbl Teslabel (http://www.teslabel.be/dect-wifi/95-video-le-wi-fi-a-lecole-)]].
A ce propos, une nouvelle recherche publiée dans le Journal européen d’Oncologie a montré que les radiations à micro-ondes transmises par les téléphones sans fil et le Wi-Fi ont un impact sur le rythme cardiaque, celui-ci doublant pratiquement dans certains cas. Cette étude de provocation sur 25 sujets en double aveugle, publiée dans un journal à comité de lecture, a été menée par le professeur Magda Havas de l’Université de Trent, au Canada. Il s’agit de la première étude documentant des changements immédiats et spectaculaires du rythme cardiaque associés à l’irradiation aux micro-ondes à des niveaux d’exposition bien au-dessous des directives en vigueur dans la grande majorité des états (y compris la norme bruxelloise de 3v/m)[Extrait d’un [article publié sur le site Internet de l’association Robin des Toits ]].
Plus près de chez nous, le professeur Van Gool, pédiatre et oncologue à la KUL, s’inquiète quant à lui du développement des projets i-cities dans certaines villes flamandes (Gand, Brugges, Blankenberge, Hasselt, Maasmechelen et Louvain), qui permettront de surfer à tout moment et à tout endroit (même en rue). « De telles décisions sont en totale opposition avec le principe de précaution qui dit qu’aussi longtemps que nous ne connaissons pas précisément les conséquences pour l’homme, l’animal et le monde végétal, il faut être très réservé », affirme le Professeur. Et celui-ci d’ajouter : « d’abord les réseaux GSM ont dû être étendus et renforcés, afin que toute le monde puisse avoir suffisamment de réseau jusque dans sa cave la plus profonde. Maintenant, vous devez pouvoir capter les résultats de football sur votre ordinateur portable dans les rues de Louvain, et vous devez pouvoir consulter vos mails sur la plage de Blankenberge. De qui pensez-vous que l’on satisfait vraiment les besoins ici ? [Extrait d’un article publié sur [le site Internet de l’asbl Teslabel ]]».
Les scientifiques plaident pour que les zones d’accès au Wi-Fi soient clairement délimitées. Un autocollant collé sur la fenêtre d’un café, par exemple, laisserait à chacun le choix de s’exposer ou non aux rayonnements. « On met continuellement les avertissements de côté » dit le professeur dit Van Gool. « C’est très irrationnel. J’espère que nous nous trompons, mais s’il est établi plus tard de façon incontestable que les conséquences de ce rayonnement sont nuisibles, qui sera alors déclaré responsable ? ».
Wi-Fi à l’école : quels risques pour nos enfants ?
Alors que la technologie Wi-Fi gagne petit à petit le terrain scolaire, de plus en plus de voix s’élève contre le déploiement de cette technologie à l’école. Un reportage diffusée à la mi-octobre sur de la chaîne canadienne « Global News Network » a mis le doigt sur cette controverse qui anime en ce moment plusieurs régions du Canada anglophone. En effet, la plupart des écoles y sont dotés de réseaux Wi-Fi et certains enfants souffriraient de cette exposition permanente aux rayonnements (maux de tête, étourdissements, irrégularités cardiaques, etc.). Plusieurs parents ont ainsi décidé de retirer leurs enfants des établissements scolaires concernés.
Toujours au Canada, le Comité permanent santé de la Chambre des Communes du Parlement vient juste de libérer un rapport sur les impacts potentiels des rayonnements électromagnétiques des Radiofréquences micro-ondes à partir de sources telles que le Wi-Fi. Ce rapport recommande notamment à l’autorité Santé Canada et au gouvernement « de fournir des fonds aux Instituts de recherche en santé du Canada pour appuyer la recherche à long terme sur les effets possibles sur la santé de l’exposition au rayonnement électromagnétique et d’évaluer la documentation scientifique canadienne et internationale sur les effets possibles sur la santé de l’exposition prolongée et de courte durée au rayonnement électromagnétique de radiofréquences, évaluation qui comprendrait une étude sur l’électro-hypersensibilité».
Pour rappel, Santé Canada (Ministère de la Santé), quant à elle, a déterminé que « l’exposition électromagnétique à un faible niveau d’énergie de Radiofréquences micro-ondes, telle que celle de l’équipement Wi-Fi, n’est pas dangereux pour le public ».
En Bavière, en 2007, les écoles ont été invitées par le Parlement à mener un débat sur la pollution par les radiations électromagnétiques avant de prendre une décision d’installer un réseau sans fil dans leurs bâtiments. De même, en réponse aux demandes des écoles, l’Office Fédéral de Radio Protection a recommandé en tout état de cause de préférer une solution de réseau câblé chaque fois que possible et, dans le cas où un réseau sans fil est installé, de n’activer les points d’accès que lors de l’utilisation.
Récemment, le Conseil général de Corèze, en France, a décidé d’équiper 2500 collégiens et 800 enseignants d’I-pad (tablettes numériques conçues par Apple), en lieu et place des ordinateurs. Le budget de cette opération, qui comprend l’installation de bornes Wi-Fi, s’élève à 1.5 millions d’euros. Aucune étude d’impact sanitaire préventive n’a été réalisée. Or les enfants seront exposés en permanence, dans un endroit confiné, aux radiations micro-ondes de ces appareils.
Conclusions
Une fois de plus, la confusion règne donc entre d’une part, les propos tenus par les Agences sanitaires nationales et internationales et les gouvernements, et d’autre part, les messages d’alerte envoyés par des scientifiques de plus en plus nombreux.
On en revient donc toujours à la même conclusion : en l’absence de certitudes, notamment concernant les effets à long terme, ne faudrait-il pas faire preuve de prudence et appliquer le principe de précaution ? Et ce, particulièrement quand il s’agit de la santé de nos enfants ?
Les nouvelles technologies ont toutes leur lot d’avantages mais aussi d’inconvénients. Tout dépend de la manière dont on les utilise. Voici, pour terminer, quelques précautions à prendre lors de l’utilisation du Wi-Fi :
Tenez-vous à bonne distance de votre router Wi-Fi.
Activez votre routeur ou votre boîtier Internet/TV que lorsque vous en avez réellement besoin.
Coupez systématiquement votre router durant la nuit.
Privilégier si possible les solutions câblées pour les connexions Internet à la maison.